Ce que Prem Watsa voit dans RIM

Publié le 24/07/2012 à 22:33, mis à jour le 25/07/2012 à 07:43

Ce que Prem Watsa voit dans RIM

Publié le 24/07/2012 à 22:33, mis à jour le 25/07/2012 à 07:43

De ce point de vue, si on liquidait la société demain matin, on pourrait fort probablement obtenir beaucoup plus que sa valeur boursière. Mais ce n’est pas dans les cartes, malgré les rumeurs de vente qui sont véhiculées de temps en temps.

Or, les activités de RIM sont en perte de vitesse, avec un grand V. Les analystes prévoient des pertes pour l’exercice en cours et aussi en 2014. Si elle continue sur cette lancée, son encaisse ne fera pas long feu. C’est pourquoi la nouvelle direction travaille sur sa relance, en commençant pas des réductions massives des coûts. Prem Watsa a lui même mentionné qu’il faudrait cinq ans pour revirer la société.

Le problème à mon avis, ne se situe pas dans les données financières. RIM évolue dans le secteur de la technologie où les revirements sont très difficiles. En fait, tout revirement d’entreprises peu importe son domaine d’activité est périlleux et très spéculatif (du point de vue de l’investisseur). C’est 1 000 fois plus vrai dans son secteur.

RIM a complètement manqué la courbe technologique qu’a représenté le iPhone, puis Android. Pour se réinventer, elle doit innover au point de lancer elle-même la prochaine courbe technologique, faisant dérouter ses principaux compétiteurs (Apple, Google, etc.). C’est à mon avis une commande héroique, du domaine du conte de fée.

En investisseur réaliste, je ne suis pas prêt à placer un dollar dans une telle spéculation.

La question : pourquoi Prem Watsa le fait-il ? D’une part, il croit sûrement plus aux chances de revirement et, faisant partie du conseil d’administration, peut influencer son processus. Sa contribution sera certes plus financière que technologique.

De plus, l’approche de placement de M. Watsa est basée en grande partie sur l’achat de titres déprimés, dans le but de profiter de l’amélioration de leurs perspectives à long terme. Et enfin, il est très patient, pouvant attendre plusieurs années avant de récolter.

Si vous bâtissez un portefeuille avec une vingtaine de titres aussi déprimés que RIM, vous avez des chances dans l’ensemble de réaliser de bons rendements.

Pour vous donner une idée, au 31 mars, le portefeuille de Prem Watsa, outre RIM, contenait des titres comme Johnson & Johnson, Level 3 Communications, AbitibiBowater, Dell, USG et les banques US Bancorp et Wells Fargo.

Bernard Mooney

 

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