BLOGUE. Que le titre de Yellow Media ait bondi de 240% lundi à 0,09$, après la divulgation des détails de la restructuration de la société, n’est une consolation pour personne. Car l’aventure boursière de Yellow Media est un fiasco ou un désastre (choisissez le vocable qui vous convient).
Je ne veux pas revenir sur la déconfiture de Yellow Media, mais seulement sur la grande leçon d’humilité que les dirigeants devraient en tirer. Car ces derniers, autant les responsables des activités que les administrateurs y ont cru, pratiquement jusqu’à la fin.
Par exemple, le 8 août 2011, un quotidien financier citait Marc Tellier, président et chef de la direction ainsi :
«Le marché boursier a ses inquiétudes, mais le marché n’a pas toujours raison».
Le dirigeant venait de divulguer un achat de 158 000 actions de sa compagnie à 0,90$ chacune. C’est un chèque de 142 000$ pour démontrer sa foi dans la survie ET la prospérité de son entreprise. Pourtant le titre venait de perdre plus de 80% de sa valeur dans les quelques mois précédents.
Si vous me dites que c’était une timide tentative de promotion de la part d’un président dépassé par les événements, je vous répondrai que vous avez peut-être raison. Sauf que plusieurs autres initiés de la société, d’éminents gens d’affaires, ont également démontré leur confiance.
Voici quelques exemples: Paul Gobeil, membre du conseil, a acheté 5 000 actions à 4,298$ le 12 mai 2011 avant de racheter 50 000 actions à 0,85$ trois mois plus tard;
Martin Nisenholtz, administrateur (et vice-président senior-activités numériques pour The New York Times Company), a acheté 10 000 actions à 4,52$US le 12 mai 2011 et 152 000 à 0,88$US le 8 août;
Marc Reisch, administrateur et président du conseil, a acheté 75 000 actions en mai 2011 à 4,72$US et 150 000 à 0,88$US le 8 août;
Michael Roach, administrateur (et président et chef de la direction du Groupe CGI) a a acheté le 9 août 50 000 actions à 0,85$ et 50 000 à 0,90$.
Tous ces gens d’affaires ont perdu dans l’ensemble dans centaines de milliers de dollars avec leurs actions de Yellow Media et ce n’est pas la restructuration annoncée aujourd’hui qui changera ce fait.
Rachats d'actions
Les investisseurs qui ont suivi ces dirigeants doivent jurer qu’ils ne feront plus jamais confiance dans les transactions d’initiés.
