Portrait de trois PME montréalaises qui ont choisi l'inclusion

Publié le 07/11/2022 à 10:00

Portrait de trois PME montréalaises qui ont choisi l'inclusion

Publié le 07/11/2022 à 10:00

Par Ruby Irene Pratka

Rae Solara Hill, fondatrice d'Origami Customs (Photo: courtoisie)

DIVERSITÉ AU TRAVAIL. Trois PME montréalaises avec l’inclusion dans leur ADN — le cabinet d’avocats Cabinet RH, la compagnie de théâtre engagée Temps Publics et le fabricant de lingerie sur mesure Origami Customs — ont chacune à leur manière incorporé la diversité de genre dans leurs façons de faire. Rencontre.

Au Québec, plus de 85 % des entreprises sont des PME avec 20 employés ou moins, souvent pilotés par la vision d’un ou plusieurs entrepreneurs. Pour un entrepreneur pressé, implémenter une politique d’inclusion formelle peut sembler exigeant en termes de temps et d’investissement.

Or, ce n’est pas nécessairement le cas, comme souligne Mathé-Manuel Daigneault, consultant en inclusion chez URElles. « Ça ne prend pas beaucoup de ressources pour encourager des personnes à mettre leurs pronoms dans leurs signatures, quelle que soit leur identité de genre. Ça ne prend pas grand chose de changer les désignations d’uniforme — de parler de coupe droite et de coupe ajustée plutôt que d’uniforme pour hommes ou pour femmes. Ça ne prend pas grand-chose pour prendre un pas dans la bonne direction, » témoigne-t-il.

Geneviève Antonius-Boileau, directrice artistique de Temps Publics, croit que les plus petites entreprises ont un avantage en matière d’inclusion. « Elles ont souvent plus de facilité à s’adapter — quand quelqu’un me demande de changer les pronoms dans son contrat, par exemple, je peux le faire facilement, justement parce que je ne suis pas dans une grosse machine. »

« L’inclusion en soi, c’est gratuit », ajoute Geneviève Antonius-Boileau, dont la compagnie produit des pièces de théâtre socialement engagées avec des comédiennes et comédiens d’horizons diverses. « C’est gratuit de demander les pronoms de quelqu’un et c’est gratuit d’avoir des pratiques d’embauche inclusives. Je ne vois pas ce qui coûte si cher. »

 

Langage inclusif

Cabinet RH, un cabinet d’avocats spécialisé en médiation et règlement de différends, voyait un nombre croissant de clients issus de la communauté LGBTQ+, selon Me Louis Bellerose, avocat et médiateur. « On voulait que les personnes trans et non binaires impliquées dans nos dossiers soient à l’aise avec nous. On s’est rendu compte qu’on n’était pas bien informés. » 

Suite à une formation avec URElles, Me Bellerose et ses collègues utilisent un langage plus inclusif dans leur documentation. « Au lieu de d’écrire “Bonjour, Mme Unetelle,” par exemple, on écrit “Bonjour’ et la personne détermine comment on s’adresse à elle. Nous sommes un cabinet d’avocats et nous sommes habitués au langage formel, donc c’est un changement culturel. »

L’entrepreneure Rae Solara Hill a fondé Origami Customs il y a 11 ans. Iel gère maintenant une équipe de huit personnes, elles-mêmes issues de la communauté queer ou trans – un hasard plutôt qu’un plan. Avec la croissance de l’entreprise est venue la nécessité de créer un service de ressources humaines, avec des contrats qui laissent des espaces pour le nom légal, le nom choisi et les pronoms de l’employé. Origami Customs a aussi mis en place une politique d’assurances et de congés généreuse et trans-inclusive ainsi que des horaires flexibles. « On donne beaucoup d’autonomie aux employés pour que leurs besoins en matière de santé physique et mentale et d’équilibre travail-vie soient comblés », dit Rae Solara Hill. « On a tous des batailles dans la vie, alors dès le début, on a créé des structures pour s’entraider, pour que tout le monde sorte gagnant. »

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