La Banque mondiale prévoit un ralentissement de l’économie chinoise en 2024

Publié le 14/12/2023 à 12:29

La Banque mondiale prévoit un ralentissement de l’économie chinoise en 2024

Publié le 14/12/2023 à 12:29

Par La Presse Canadienne

Les dirigeants chinois ont abordé ces questions lors de leur conférence économique centrale annuelle en début de semaine, qui a fixé les priorités pour l’année à venir, mais les médias d’État n’ont pas donné de précisions sur les politiques à mettre en œuvre. (Photo: La Presse Canadienne)

L’économie chinoise ralentira l’année prochaine, avec une croissance annuelle tombant à 4,5% contre 5,2% cette année, malgré une reprise récente stimulée par des investissements dans les usines et la construction et par la demande de services, a prédit la Banque mondiale dans un rapport publié jeudi. 

Le rapport indique que la reprise de la deuxième économie mondiale après les revers causés par la pandémie de COVID−19, entre autres chocs, reste «fragile», en raison de la faiblesse du secteur immobilier et de la demande mondiale pour les exportations chinoises, des niveaux d’endettement élevés et de la confiance vacillante des consommateurs.

L’estimation selon laquelle la croissance se situerait autour de 5% cette année, puis chuterait dans les mois à venir, est conforme aux autres prévisions. Selon la Banque mondiale, la croissance devrait encore ralentir en 2025, passant de 4,5% l’année prochaine à 4,3%.

L’économie a joué au yoyo ces dernières années, avec une croissance allant de 2,2% en 2020 à 8,4% en 2021 et 3% l’année dernière. Les limites strictes imposées aux voyages et à d’autres activités pendant la pandémie ont touché l’industrie manufacturière et les transports. Les pertes d’emplois dues à ces perturbations et à la répression du secteur technologique, combinées à un ralentissement de l’industrie immobilière, ont conduit de nombreux Chinois à resserrer les cordons de leur bourse.

La plupart des emplois créés au cours de la reprise en Chine sont des emplois peu qualifiés dans le secteur des services et faiblement rémunérés. Les Chinois sont également prudents en raison de la fragilité des filets de sécurité sociale et du vieillissement rapide de la population, qui fait peser sur les jeunes générations la charge de subvenir aux besoins des aînés.

«Les perspectives sont soumises à des risques considérables de dégradation», indique le rapport, ajoutant qu’un ralentissement prolongé du secteur immobilier aurait des ramifications plus larges et pèserait davantage sur les finances déjà tendues des gouvernements locaux, tandis que le ralentissement de la demande mondiale constitue un risque pour les fabricants.

Le rapport souligne la nécessité pour la Chine de poursuivre de vastes réformes structurelles et indique que les mesures prises par le gouvernement central pour assumer le fardeau du soutien aux gouvernements locaux à court d’argent contribueraient également à améliorer la confiance dans l’économie.

Les dirigeants chinois ont abordé ces questions lors de leur conférence économique centrale annuelle en début de semaine, qui a fixé les priorités pour l’année à venir, mais les médias d’État n’ont pas donné de précisions sur les politiques à mettre en œuvre.

Les investissements dans l’immobilier ont chuté de 18% au cours des deux dernières années et il faut faire davantage pour résoudre les centaines de milliards de dollars de dettes impayées par des promoteurs immobiliers surendettés, selon le rapport. 

Le rapport indique que la valeur des ventes de nouveaux biens immobiliers a chuté de 5% entre janvier et octobre par rapport à l’année précédente, tandis que les mises en chantier de nouveaux biens immobiliers ont fondu de plus de 25%. Le ralentissement a été le plus marqué dans les petites villes, qui représentent environ 80% du marché de ce pays de 1,4 milliard d’habitants.

Une partie de cette faiblesse a été compensée par des investissements importants dans le secteur manufacturier, en particulier dans des domaines tels que les véhicules électriques, les batteries et d’autres technologies liées aux énergies renouvelables, ainsi que dans des domaines d’importance stratégique tels que les puces électroniques, qui bénéficient d’un soutien important de la part du gouvernement.

Mais pour maintenir une croissance solide, la Chine a besoin d’une reprise des dépenses de consommation, qui ont chuté pendant la vague omicron de COVID−19 et sont restées inférieures à la normale depuis la fin de l’année 2021, selon le rapport.

Il note que les gains provenant de l’augmentation des investissements dans la construction dans un pays qui dispose déjà d’un grand nombre de routes, de ports, de chemins de fer et de projets de logement modernes ― ainsi que d’une surcapacité massive dans les secteurs du ciment, de l’acier et de nombreux autres secteurs manufacturiers ― donneront à l’économie un coup de pouce moins important que celui qui pourrait être obtenu grâce à l’augmentation des dépenses de consommation.

Elaine Kurtenbach, The Associated Press

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