Quels sont les titres défensifs intéressants à l'heure actuelle?


Édition de Décembre 2023

Quels sont les titres défensifs intéressants à l'heure actuelle?


Édition de Décembre 2023

 

La sélection de Steve Goulet

conseiller en gestion de patrimoine et gestionnaire de portefeuille, Financière Banque Nationale

 

1. Alimentation Couche-Tard (ATD, 78,85$) 

Qui dit titre défensif dit souvent consommation de base, et difficile de trouver des produits plus essentiels que l’essence et les aliments vendus par Couche-Tard. « Certains des produits que l’entreprise vend seront affectés si on entre en récession l’an prochain. Les profits seront peut-être à la baisse pendant un an. Mais dans trois ans, j’ai confiance que l’entreprise se sera adaptée ou va rebondir parce que l’économie sera de retour sur les rails », soutient Steve Goulet. 

« Couche-Tard va connaître des variations, mais si on regarde l’historique de la société, ce ne sera pas énorme, poursuit-il. La valeur de l’entreprise ne baisse pas parce qu’elle vend moins de café. » 

Ce fleuron québécois conserve les atouts qui ont fait son succès depuis des années, note le gestionnaire: des sources de revenus diversifiées, des fournisseurs variés, ce qui réduit les risques en ce qui a trait aux approvisionnements, une bonne équipe de direction, un plan stratégique solide et une présence dans 25 pays et territoires. « Tous ces facteurs font en sorte que ce type d’entreprise est moins assujetti à une variable quelconque », dit-il.

Seul bémol, aux yeux de Steve Goulet: le prix de l’action. Celle-ci s’est négociée sous la barre des 65 $ pendant une partie de l’été, mais a atteint les 78 $ en novembre. Après la récente poussée en Bourse, l’expert recommande donc d’attendre un repli avant d’acheter.

 

2. Banque Royale du Canada (RY, 120,53$)

Celles et ceux qui sont à la recherche d’un titre solide et abordable, qui tiendra le coup lors d’éventuelles turbulences, devraient se tourner vers celui de la plus importante entreprise canadienne en matière de capitalisation boursière, recommande Steve Goulet. 

Bien sûr, admet-il, le contexte actuel n’est pas tout à fait favorable. Les prêts commerciaux pâtissent des centres commerciaux de moins en moins remplis et les hausses successives des taux d’intérêt ont fait mal aux ménages canadiens, mais les renouvellements hypothécaires effectués à des taux plus élevés profitent aux banques. « C’est possible qu’il y ait de mauvaises créances, mais ça devrait être bien géré », affirme le gestionnaire. Il est certain que les banques sont sensibles à ce qui se passe dans l’économie en raison des prêts, mais leur valorisation et leur rentabilité les protègent », ajoute Steve Goulet. 

Dans le cas de la Royale, le choix est d’autant plus intéressant que le titre se vend aujourd’hui à « prix d’ami », après une difficile année 2023, remarque le gestionnaire. « Il a chuté à cause des craintes liées au fait que l’économie ralentit et que les consommateurs sont étouffés, mais de façon générale, je pense qu’on peut être confortable avec le prix actuel. »

 

3. Visa (V, 249,97$US) 

Que les consommateurs décident de se serrer la ceinture ou non dans les prochains mois, ils n’auront d’autre choix que de payer leurs achats avec leur carte de crédit. Il peut donc être judicieux de miser sur l’un des deux plus gros joueurs de l’industrie pour traverser la tempête, soutient Steve Goulet. « Il va y avoir moins de transactions ou de moins grosses transactions, donc les revenus vont probablement baisser. Mais si la Bourse baisse, Visa va moins diminuer », dit-il. Son profil est connu et sa croissance est persistante, durable. » Malgré les vents contraires qui pourraient souffler à court ou à moyen terme, le gestionnaire est certain de voir le volume de transactions revenir à un niveau élevé dans trois ans, soit l’horizon sur lequel il aime évaluer les titres.

L’année 2023 n’a d’ailleurs pas été mauvaise du tout pour l’entreprise américaine, qui a vu son titre bondir de près de 18 % entre le début du mois de janvier et la mi-novembre. Son éternel concurrent, Mastercard (MA, 404,40 $ US), a également enregistré une croissance appréciable en Bourse pendant la même période (+14 %) et aurait pu constituer un choix tout aussi intéressant aux yeux de Steve Goulet. Mais ce dernier préfère Visa en raison de son prix plus abordable. Un écart considérable pour une résistance aux turbulences somme toute similaire, affirme-t-il.

 

Découvrez la sélection de Jean-Philippe Legault à la page suivante.

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