Est-ce la fin des gestionnaires?

Publié le 21/02/2024 à 12:27

Est-ce la fin des gestionnaires?

Publié le 21/02/2024 à 12:27

Par Nicolas Duvernois

Le nouveau gestionnaire doit apprendre à conjuguer avec les exigences que représente la gestion virtuelle de ses équipes. (Photo: 123RF)

EXPERT INVITÉ. Le Larousse définit la gestion comme étant «l’action ou manière de gérer, d’administrer, de diriger, d’organiser quelque chose» et le gestionnaire comme étant la personne en ayant la responsabilité.

Au gré des époques, différents modèles de style de gestion ont vu le jour donnant naissance à différents styles de gestionnaires. Rien qu’au siècle dernier, nous sommes passés par la recherche de l’efficacité inspirée du Taylorisme, la «naissance» de la science de la gestion de Fayol, les structures organisationnelles de Mintzberg, l’apprentissage continu de Senge ou «l’innovation perturbatrice» de Christensen, pour ne nommer que ceux-ci.

Quant aux gestionnaires, ils s’adaptaient aux tendances et manières de faire qu’imposaient les besoins et la réalité du moment.

En effet, les styles de gestion, donc la manière de faire des gestionnaires, ont toujours été grandement influencés par le contexte géopolitique et économique de l’époque. Chacun d’eux inspirant de nouvelles idées, de nouvelles théories et de nouvelles attentes, autant de la part des employés que des dirigeants.

Au cours des trente dernières années, le rôle de gestionnaire a bien entendu continué d’évoluer. La modernisation massive de plusieurs industries, le développement des ordinateurs, de l’industrie des télécoms, la mondialisation ainsi que la démocratisation de la technologie a obligé, une fois de plus, les gestionnaires à s’adapter à une toute nouvelle réalité.

Pour certains, la transition fut difficile. Fini la supervision de tâche «classique», le suivi des résultats et l’atteinte coûte que coûte des objectifs, le gestionnaire se devait de devenir un motivateur, un coach, qui devait s’assurer d’aller chercher le meilleur de ses collaborateurs tout en s’assurant du bien-être de ses équipes.

On se réveille aujourd’hui, après de longues années pandémiques, à la recherche (encore !) d’un nouveau style de gestionnaire qui viendrait combler les manques du modèle précédent. En effet, avec l’adoption massive du télétravail, la réalité et les besoins d’aujourd’hui sont différents de ceux d’il y a à peine quelques années ! À force d’éloigner le gestionnaire de la définition même de la gestion, vivons-nous l’extinction définitive du gestionnaire ?

Face aux multiples transformations majeures que nous traversons, le gestionnaire d’aujourd’hui se doit d’avoir un pouvoir d’adaptation exceptionnel. Avec des environnements de travail en constante transformation, une utilisation de plus en plus courante d’outils d’intelligence artificielle, de données à analyser, de l’automatisation qui se généralise de plus en plus, le plus grand atout du nouveau gestionnaire est définitivement de pouvoir naviguer à son aise dans un monde qui change plus vite que son ombre.

Avec la flexibilité de travailler du bureau, de chez soi ou d’ailleurs, le nouveau gestionnaire doit également apprendre à conjuguer avec les exigences que représente la gestion virtuelle de ses équipes et tout ce que ça implique d’un point de vue technologique et humain.

De plus, je ne peux passer sous silence plusieurs autres importants sujets qui exerceront une influence majeure sur les organisations telles l’importance de fournir des opportunités de formation et de développement professionnels, la prise en compte d’une main-d’œuvre de plus en plus diversifiée ainsi que la responsabilité sociale et environnementale.

Pour conclure, je ne crois pas que le gestionnaire disparaîtra en tant que tel, mais la définition de ses tâches et même de la gestion en général devra être revue afin de refléter la réalité du terrain. À mes yeux, la priorité des prochaines années sera donc de développer les compétences des nouveaux gestionnaires afin qu’ils puissent être outillés afin de faire face à cette nouvelle réalité.

 

Sur le même sujet

Et si les Américains changeaient d’avis?

26/04/2024 | John Plassard

EXPERT INVITÉ. Environ 4 électeurs sur 10 âgés de 18 à 34 ans déclarent qu’ils pourraient changer leur vote.

Le retour de Biden!

19/04/2024 | John Plassard

EXPERT INVITÉ. La baisse du soutien à Trump poursuit une tendance tout au long de l’année.

À la une

Compétitivité: Biden pourrait aider nos entreprises

26/04/2024 | François Normand

ANALYSE. S'il est réélu, Biden veut porter le taux d'impôt des sociétés de 21 à 28%, alors qu'il est de 15% au Canada.

Et si les Américains changeaient d’avis?

26/04/2024 | John Plassard

EXPERT INVITÉ. Environ 4 électeurs sur 10 âgés de 18 à 34 ans déclarent qu’ils pourraient changer leur vote.

L’inflation rebondit en mars aux États-Unis

Mis à jour le 26/04/2024 | AFP

L’inflation est repartie à la hausse en mars aux États-Unis, à 2,7% sur un an contre 2,5% en février.