Bombardier: l'heure de vérité a sonné

Publié le 02/03/2012 à 09:11, mis à jour le 02/03/2012 à 09:22

Bombardier: l'heure de vérité a sonné

Publié le 02/03/2012 à 09:11, mis à jour le 02/03/2012 à 09:22

Surveillons la Chine

En parallèle à l’avancement de la CSeries se déroule aussi une intéressante négociation avec les Chinois.

Depuis mars de l’an dernier, Bombardier discute avec Commercial Aircraft Corporation of China (Comac) d’une entente partenariale où elles partageraient de leurs expertises. Que ce soit au plan marketing ou encore pour des pièces d’appareils.

Des rumeurs de fusion entre la division d’avions commerciaux de Bombardier et Comac ont circulé, mais été niées par Bombardier.

En conférence téléphonique jeudi, monsieur Beaudoin s’est à la fois montré prudent et enthousiaste. Il a soutenu qu’il fallait encore obtenir l’assurance qu’une éventuelle entente serait gagnante. Une allusion permet toutefois de voir jusqu’à quel point un partenariat pourrait à terme signifier beaucoup pour Bombardier.

Comac table sur le ARJ-21, un jet régional 80-100 places dont les premières livraisons sont attendues cette année. Elle travaille surtout au développement du C919, un plus gros porteur de plus de 150 passagers.

Pierre Beaudoin a indiqué qu’il voyait la CSeries s’insérer dans le projet chinois, sous le C919.

À une question relance, il a précisé qu’il n’était pas question de mettre les équipes de ventes en commun. On ajouterait « pour l’instant ».

Si un premier partenariat devait bien fonctionner, il ne faut pas en effet une très grande imagination pour entrevoir ce que pourrait être la suite : l’émergence d’un troisième constructeur aéronautique mondial.

La Chine est un marché d’importance pour la CSeries. Paradigm Capital estime que d'ici 2030, il s’y vendra pas moins de 1400 avions commerciaux 100-150 passagers et que ces ventes généreront des revenus de l'ordre de 85 G$ US. Sous un autre angle, BMO Marchés des capitaux parle d'une Chine qui représentera 18% du marché de l'aviation des 20 prochaines années.

Pour donner un peu de perspective, CIBC Marché mondiaux évaluent que les recettes en provenance des Q-400 et des jets régionaux de Bombardier atteindront l'an prochain 1,4 G$.

Plus on y regarde, plus on constate combien l’année 2012 est charnière pour Bombardier. La façon dont on exécutera les choses dans les prochains mois sera éminemment déterminante pour les prochaines années.

Lire aussi L'action de Bombardier plonge de 10%

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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