Bernard Mooney : La SEC perd la face dans l'affaire Goldman Sachs

Publié le 24/09/2010 à 08:29, mis à jour le 24/09/2010 à 09:46

Bernard Mooney : La SEC perd la face dans l'affaire Goldman Sachs

Publié le 24/09/2010 à 08:29, mis à jour le 24/09/2010 à 09:46

Photo : Bloomberg

Blogue. « It would strain credulity to think it was coincidental. »

C’est en ces termes que H. David Kotz, Inspecteur général de la Securities and Exchange Commission (SEC), a répondu devant le Sénat, questionné quant au «timing» de la poursuite contre Goldman Sachs.

Ce ne serait donc pas une coincidence, loin de là, si la SEC a lancé sa poursuite contre Goldman Sachs le même jour de la publication d’un rapport la critiquant dans la fraude Stanford.

« Je ne peux pas vous donner une conclusion dès maintenant, mais c’est suspicieux. », a-t-il ajouté. C’était à la première page du Wall Street Journal, hier.

Cela suggère qu’en effet la SEC a utilisé Goldman Sachs pour distraire l’attention du public loin d’un rapport publié par l’Inspecteur général. Exactement ce que j’avais suggéré dans mon blogue du 15 juillet.

UNE GROSSE FARCE 

J’en profite pour revenir sur le sujet de Goldman Sachs parce que je viens de lire un fascinant entretien avec Seth Klarman, gestionnaire et président de The Baupost Group. M. Klarman est devenu un célèbre investisseur, chasseur d’aubaines et sa feuille de route impressionnante. Il est aussi un penseur indépendant toujours intéressant qui n’a pas peur de dire ce qu’il pense.

On lui a demandé par exemple de dire ce qu’il pensait des changements dans l’éthique à Wall Street depuis le temps de Benjamin Graham. Sa réponse : « Wall Street existe pour faire de l’argent et cela a toujours été le cas à ce que je sache. La perception comme quoi Wall Street est un endroit horriblement diabolique («evil», dans ses termes) est mal placée, à mon avis.»

Vous pouvez être en désaccord, mais au moins, appréciez l’honnêteté.

M. Klarman précise qu’il est très conscient que Wall Street essaie de faire de l’argent à tout moment, et probablement à ses dépens. « Toute personne qui pense qu’il peut faire affaire avec Wall Street sans avoir les yeux ouverts, prend des risques inutiles.»

Et Seth Klarman lance : « À mon idée, on devrait célébrer le fait que Goldman Sachs n’ait pas implosé plutôt que de souhaiter qu’ils éclatent en morceaux comme certains de leurs compétiteurs».

Si Goldman Sachs a mieux fait que ses rivaux pendant la crise c’est peut-être parce qu’elle a mieux géré les risques et qu’elle est tout simplement supérieure.

Qu’en pensez-vous?

Bernard Mooney

 

Blogues similaires

Canada Goose : le coup de froid

Édition du 26 Janvier 2019 | François Pouliot

CHRONIQUE. Le Canada a bon nom Ă  l'Ă©tranger. Utilisons-le pour tenter de donner du levier Ă  nos produits. Bonne ...

Shopify: prochaine victime de la malédiction boursière canadienne?

BLOGUE INVITE. Shopify est-elle différente des Nortel, Research in Motion, Valeant, Barrick Gold et autres?

Encore trop tôt pour sauter dans l’arène

Édition du 14 Juin 2023 | Dominique Beauchamp

ANALYSE. Les banques canadiennes pourraient rester sur le banc des pénalités quelque temps encore.