Le Québec veut faciliter la vie aux immigrants

Publié le 14/03/2009 à 00:00

Le Québec veut faciliter la vie aux immigrants

Publié le 14/03/2009 à 00:00

L'apport de la main-d'oeuvre immigrante représente une planche de salut pour plusieurs professions aux prises avec une pénurie d'effectif.

C'est du moins le pari qu'a fait le gouvernement du Québec en signant, le 17 octobre dernier, une première entente de mobilité de la main-d'oeuvre avec la France.

Pour les ingénieurs membres de la Commission des titres d'ingénieur de France, par exemple, il suffit de demander un permis à l'Ordre des ingénieurs du Québec pour pouvoir exercer leur profession dans la province. "Il n'y a ni formation d'appoint à suivre ni examen à passer", dit Zaki Ghavitian, président de l'Ordre.

L'obtention automatique du permis québécois ne touche cependant que les diplômés de quelque 200 écoles de génie françaises sur 800.

"La formation des autres écoles n'est pas équivalente à la nôtre, précise M. Ghavitian. Leurs diplômés doivent suivre une formation complémentaire pour exercer ici."

Une formation complémentaire au besoin

L'entente France-Québec prévoit que tous les ordres doivent comparer la formation qu'ils exigent de leurs membres avec celle de leurs vis-à-vis français. Ils doivent aussi déterminer le contenu d'une éventuelle formation complémentaire.

"Il y aura une voie rapide pour les Français, car l'examen de leur dossier ne se fera plus au cas par cas", explique Jean-François Thuot, directeur général du Conseil interprofessionnel du Québec.

Cette entente ne donne toutefois pas un accès automatique au marché du travail pour toutes les professions. Ainsi, une formation d'appoint, un stage ou la réussite d'un examen peuvent être exigés.

Par exemple, les ressortissants français qui aspirent à devenir comptables agréés devront réussir un examen portant sur le cadre d'exercice local. Les avocats désireux de s'inscrire au Barreau du Québec devront réussir un examen portant sur la déontologie.

Les pharmaciens, quant à eux, doivent retourner sur les bancs d'école pendant plusieurs mois. "La pratique française est axée sur les sciences fondamentales, la recherche théorique, les tests de laboratoire, dit Manon Lambert, directrice générale de l'Ordre des pharmaciens du Québec. Ici, elle est plus orientée vers les sciences cliniques, c'est-à-dire la collaboration avec l'équipe de soins et l'interaction avec les patients. D'où la nécessité d'une formation de mise à niveau."

La qualité d'abord

"Il faut ouvrir nos portes aux professionnels étrangers, mais pas au détriment de la qualité et de la sécurité des services, insiste Richard Gagnon, président du Conseil interprofessionnel. La protection du public continue d'être au coeur de nos préoccupations.

"En matière de reconnaissance des acquis, rien ne se fait à l'aveuglette", ajoute-t-il.

C'est d'autant plus important qu'au-delà de l'entente particulière avec la France, les ordres ont entrepris il y a quelques années de simplifier et d'accélérer le traitement des dossiers. Or, il existe des différences parfois importantes de formation ou de contexte d'exercice entre les pays. Il ne s'agit donc pas de réduire les critères ni de proposer le même parcours à tous, mais plutôt de mieux baliser les démarches et de mieux accompagner les candidats.

Internet mis à profit

Le ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles du Québec octroie aux ordres des subventions pour la mise en place de projets favorisant l'intégration.

L'Ordre des ingénieurs, par exemple, a reçu 600 000 $ pour mettre au point, d'ici mars 2010, divers outils, dont un didacticiel en ligne pour la préparation à l'examen professionnel. L'Ordre publiera aussi sur Internet la liste complète des documents nécessaires pour présenter un dossier d'admission.

Plusieurs ordres professionnels ont déjà réalisé des projets semblables.

Toujours pour faciliter l'accès aux professions, les ordres envisagent aussi de tenir compte de l'expérience des professionnels formés à l'étranger, ce qui pourrait les dispenser de suivre une formation d'appoint, explique Jean-Paul Dutrisac, président de l'Office des professions du Québec.

dossiers@transcontinental.ca

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