Comment ils passent à l'action

Publié le 26/05/2012 à 00:00, mis à jour le 24/05/2012 à 09:54

Comment ils passent à l'action

Publié le 26/05/2012 à 00:00, mis à jour le 24/05/2012 à 09:54

Pour sortir de la crise, les Beaucerons n'ont pas le choix, ils doivent adapter leur modèle d'entreprise afin d'offrir des produits et des services plus distinctifs et concurrentiels. C'est ce que fait le Groupe Mundial de Métal Bernard depuis quelques années, en profitant des départs à la retraite d'entrepreneurs pour devenir un géant intelligent.

En regroupant par acquisitions cinq usines de la Beauce et de la Montérégie, le Groupe Mundial est devenu un chef de file dans la sous-traitance du métal en feuilles, du pliage, de la soudure, de l'usinage et du moulage de pièces en caoutchouc.

«Les grands donneurs d'ordres aiment les services intégrés, parce que c'est beaucoup plus simple à gérer, dit le vice-président exécutif Mario Ferland. Si une pièce est non conforme, chercher le responsable parmi quatre fournisseurs, c'est complexe. Chez nous, ils remplissent un bon de commande et ils économisent sur le transport, parce que rien ne voyage d'un fournisseur à un autre.»

L'intégration donne du souffle à l'entreprise. Elle investit 5,5 millions de dollars pour agrandir ses installations à Saint-Lambert-de-Lauzon, pour y ajouter la plus grosse presse de pliage de la province ainsi que des lasers de découpe. Le chiffre d'affaires (confidentiel) est cinq fois plus élevé qu'en 2004, au début des acquisitions, et le nombre d'employés est passé de 53 à 225. Il y en aura une douzaine de plus avec l'agrandissement.

«On se fait encore offrir des possibilités d'acquisition, mais il faut un but intéressant pour le faire, et en ce moment, notre équipe a la bouche pas mal pleine», dit M. Ferland.

Le remède : grossir !

Le Groupe Mundial est un modèle à suivre, estime l'économiste Michel Gilbert, directeur de Développement PME Chaudière-Appalaches. En mars dernier, il lançait un cri d'alarme en vue de sauver le secteur manufacturier de la région.

Son remède pour soigner le malade : grossir, car il faut plus de géants à côté des PME ; et innover, car tout est techno aujourd'hui, même la production manufacturière.

«En 2012, pour survivre et se développer, une entreprise exportatrice manufacturière doit avoir une masse critique. Et on voit difficilement comment une entreprise dont le chiffre d'affaires représente moins de 10 millions de dollars peut se battre dans le marché d'aujourd'hui, à moins d'avoir un produit à haute valeur ajoutée dans un marché prometteur ; et ces entreprises sont peu nombreuses», dit M. Gilbert, en insistant sur la nécessité d'être fort pour attirer et retenir les talents.

Grossir ne suffira pas, il faudra améliorer la productivité. Elle a progressé de 27 % depuis 2003 en Beauce et, même si cela réduira encore le nombre d'emplois, selon le Conseil économique de Beauce, c'est un passage obligé pour assurer la pérennité des entreprises.

Le fondateur de MAAX, Placide Poulin, est d'accord : «Si on veut réussir, il faut se démarquer par l'innovation et améliorer la productivité. Pour concurrencer la Chine, il faut investir dans la robotique, trouver des créneaux spécifiques et des produits distinctifs.»

Chez Garaga, à Saint-Georges, la direction a choisi d'investir dans l'innovation continue, le marketing et les outils de vente modernes pour combler les pertes associées aux exportations américaines. Trois fois moins de maisons se construisent aux États-Unis depuis la crise immobilière et, en 2008-2009, l'entreprise de portes de garage a perdu 20 % de ses exportations, ce qui représente 6 % de son volume d'affaires total.

«On regagne petit à petit ce qu'on a perdu, dit Martin Gendreau, directeur des ventes. On a développé des outils pour faire sonner le téléphone de nos marchands. On a notamment mis au point un logiciel de soumission.»

En 2005, l'usine a adopté le concept de production allégée (lean manufacturing) et continue d'innover dans ses procédés pour être plus concurrentielle et contrer les effets de la hausse de la valeur du dollar. Garaga diversifie ses produits par les couleurs et les styles. Aussi, elle a ajouté quatre employés au marketing et adapté sa stratégie Web.

Diversifier les marchés est une autre avenue, mais parfois complexe, du moins à l'étranger : «Au Canada, on travaille de plus en plus en Ontario et dans l'Ouest. Alors, on reste optimiste pour l'avenir.»

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