Au revoir les égoportraits, bonjour le contenu éducatif. (Photo: 123RF)
RHéveil-matin est une rubrique quotidienne où l’on présente aux gestionnaires et à leurs employés des solutions inspirantes pour bien commencer leur journée. En sirotant votre breuvage préféré, découvrez des astuces inédites pour rendre vos 9@5 productifs et stimulants.
RHÉVEIL-MATIN. Depuis le mois d’août 2023, LinkedIn a modifié son algorithme afin que soit davantage consulté le contenu éducatif, et les employés ambassadeurs doivent en tenir compte s’ils souhaitent que leurs publications profitent à leur organisation.
Ainsi, «il faut se demander ce qui sera utile pour son réseau, dit Renaud Margairaz, le fondateur d’Éminence branding, une agence de marque personnelle. Les contenus qui visent à transmettre des connaissances sont beaucoup plus vus que les publications clickbait, avec un selfie et une histoire inspirante et larmoyante.»
Depuis cinq ans maintenant, sa firme se spécialise dans l’accompagnement d’individus pour que rayonne leur marque personnelle sur LinkedIn. Se consacrant auparavant du côté des entrepreneurs, le stratège et son équipe s’intéressent dorénavant aux employés, au pouvoir de ces micro-influenceurs afin que brille leur organisation auprès de leur réseau respectif.
À bas les «employés perroquets»
Les entreprises qui contactent sa firme ont souvent l’habitude d'inviter leurs salariés à diffuser des messages prémâchés par le département de marketing auprès de leur communauté.
«C’est catastrophique du point de vue de l’algorithme qui détecte ce copier-coller, explique l’expert. Ça donne l’image d’un employé perroquet, qui ne fait que répéter la même chose. C’est très mauvais pour l’authenticité.»
«Il faut se demander ce qui sera utile pour son réseau», dit Renaud Margairaz, le fondateur d’Éminence branding, une agence de marque personnelle. (Photo: courtoisie)
La clé, c’est plutôt d’outiller son personnel qui désire être actif sur la plateforme afin qu’il se sente à l’aise de communiquer sur LinkedIn. Sans avoir à se mettre de l’avant, un employé ambassadeur peut lancer des fleurs à ses coéquipiers pour leurs bons coups, ou propager leur expertise.
En Suisse, par exemple, sa filiale Ricochets Communication s’est vu décerner le prix RH numérique 2022 pour l’accompagnement du service de la gestion de l’eau de la ville de Lausanne.
Ses ingénieurs ont créé un réel «buzz en vulgarisant leur métier sur LinkedIn. Les gens adorent comprendre ce qui se passe dans les métiers de chacun. On a essayé d’amener de la pertinence sur ce réseau social qui commence à être truffé de selfies.»
Bonnes pratiques à adopter
D’après Renaud Margairaz, les utilisateurs de LinkedIn ont raffiné leur stratégie de contenu depuis quelques années, observant de moins en moins de faux pas flagrants. N’empêche que quelques trucs simples peuvent avoir un effet non négligeable sur le retour sur investissement du temps des employés ambassadeurs.
Il déconseille par exemple de repartager les publications diffusées par la page entreprise de son employeur. «C’est une action qui n’aura aucune retombée, estime l’expert. La plateforme se finance grâce à la publicité. Elle veut que les entreprises en paient.»
Ceux qui se réapproprieront la nouvelle auront un plus important rayonnement. De plus, depuis peu, LinkedIn permet aux entreprises de dépenser pour que le contenu de ses employés soit vu par davantage d'utilisateurs.
Il fait d’ailleurs une mise en garde similaire aux personnes qui s’appuient grandement sur l’intelligence artificielle générative pour rédiger leurs publications. «Il faut réfléchir au message, à l’auditoire, et à ce qu’on souhaite qu’il en retire. On peut ensuite peaufiner avec ChatGPT. [Sans cette première étape], ça fait des publications tellement creuses», estime-t-il.
Le moment de la diffusion affectera le rayonnement du contenu, rappelle l'expert. Les employés ambassadeurs rusés s’assurent ainsi de programmer les publications le mardi et le mercredi matin.
«C’est à ce moment-là que l’engagement est le plus fort sur la plateforme. Le contenu viral peut durer quatre ou cinq jours. C’est dommage de couper son élan en l'activant le vendredi, car le samedi tout s’arrête, et il sera sorti des fils d’actualité.»
Les affichages de postes font toutefois exception à cette règle, et devraient plutôt être diffusés le jeudi après-midi, nuance le dirigeant. Selon ces observations, lorsque les gens consultent LinkedIn vers la fin de semaine, voire samedi et dimanche, ils le font davantage pour trouver un nouvel emploi que pour partager avec leur réseau du contenu.
De plus, les infolettres LinkedIn, ces nouvelles venues, doivent être davantage exploitées, estime Renaud Margairaz.
Et lorsque le nombre d’abonnés de l’employé commence à décoller, le fondateur d’Éminence branding les exhorte à trier toutes nouvelles invitations pour maintenir un réseau de qualité.
«Ça ne sert à rien de jouer à qui a le plus grand réseau. Trois critères doivent être analysés : la position géographique de la personne, son domaine d’activité, et le nombre de relations en commun.»
Télétravailler ou ne pas télétravailler, telle est la question qui cause des émois dans bien des entreprises en cette rentrée 2023.
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