Des entreprises qui se font entretenir

Publié le 14/02/2009 à 00:00

Des entreprises qui se font entretenir

Publié le 14/02/2009 à 00:00

Les concessionnaires automobiles ne le savent que trop bien, la récession mondiale fait en sorte que les consommateurs y pensent à deux fois avant de s'offrir une nouvelle voiture coûteuse. Ils préfèrent plutôt prolonger l'existence de leur véhicule actuel. À l'instar des propriétaires de voiture, les cadres aux prises avec un resserrement du crédit tentent aussi de tirer le maximum possible des équipements à leur disposition plutôt que d'en acheter des neufs.

Pour y arriver, certains se tournent désormais vers des sociétés de "maintenance d'actifs", spécialisées dans l'exécution en tout ou en partie des activités d'entretien des entreprises et d'amélioration de leur efficacité.

"Les récessions ont toujours été favorables à l'industrie des services de maintenance", dit Jari Kaija, président de la division mondiale des services d'entretien de la firme helvético-suédoise ABB, une des sociétés les plus importantes dans le secteur de l'entretien des actifs.

La crise en cours ne risque pas de faire entorse à la règle. Une récente étude de la firme d'étude de marché Frost & Sullivan prédit que le marché des services de maintenance externalisés en Amérique du Nord, évalué à 125 milliards de dollars américains (G$ US), poursuivra sa croissance, les entreprises poussant leurs équipements vieillissants à la limite de leurs capacités tout en réduisant leurs effectifs.

Une coentreprise pour sauver la maison mère

L'Europe est également appelée à voir de plus en plus d'ententes du genre. En janvier, ABB a conclu ce qu'elle affirme être l'accord de maintenance en impartition le plus important de l'histoire des pâtes et papier. Elle a créé avec la papetière finnoise Stora Enso une coentreprise qui prendra en charge l'entretien et la réparation des équipements de six usines de Stora en Finlande. Quelque 1 450 employés de Stora ont été transférés au sein de la nouvelle entreprise, laquelle devrait générer des recettes annuelles de 270 millions de dollars américains (M$ US).

Stora a été durement secouée par la récession et doit réduire ses coûts de toute urgence. Le 5 février, la société a déclaré une perte nette de 765 millions d'euros (988 M$ US), en 2008; elle avait déjà essuyé des pertes nettes de 212 millions d'euros, en 2007.

Les firmes de services en impartition comme ABB et Advanced Technology Services (ATS), une société américaine, promettent à leurs clients de réduire leurs dépenses non seulement en prenant à leur compte les tâches des travailleurs affectés à l'entretien, mais en augmentant l'efficacité des travailleurs encore en place. Ils peuvent réduire les coûts en rationalisant le réseau des fournisseurs de pièces, en instaurant des systèmes de contrôle des équipements plus raffinés en préconisant une meilleure planification et une meilleure collaboration entre les personnels d'entretien et de production.

Rod Bayliss, un gestionnaire responsable des services de maintenance externalisés chez Eaton, un manufacturier américain affichants des ventes annuelles de 15 G$ US, affirme qu'ATS a aidé son entreprise à prévoir les problèmes de machinerie.

Les bris occasionnels sont parfois acceptables

Les fournisseurs de services en impartition découvrent parfois que leurs clients consacrent trop d'argent à l'entretien de leurs équipements. "Souvent, les services techniques se font plaisir", raille Andrew Jardine, directeur du Centre d'optimisation de la maintenance et de l'ingénierie de la fiabilité, de l'Université de Toronto.

Bill Wasilewski, de Fluor, une autre firme américaine d'entretien des actifs, dit qu'il doit parfois persuader ses clients que des bris occasionnels sont acceptables, car le coût d'un entretien préventif s'avère beaucoup plus élevé que le coût en production perdue lorsqu'une machine est temporairement hors d'usage.

À cause de la récession, plusieurs usines sont à l'arrêt. Certains patrons seront tentés de sabrer dans les activités - et le personnel - de maintenance, parce qu'ils disposent d'un énorme surcroît de capacité. Mais cette approche comporte des risques. D'une part, les usines inactives pourraient devoir reprendre leur rythme si la demande revient. La relance de la production sera beaucoup plus difficile si les équipements ont été négligés. D'autre part, ces entreprises pourraient trop facilement perdre le savoir que portent en eux leurs employés de la maintenance. Ce serait vraiment se mettre des bâtons dans les roues.

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