Projet de loi sur la construction: début des consultations sur fond de tensions

Publié le 12/03/2024 à 13:59

Projet de loi sur la construction: début des consultations sur fond de tensions

Publié le 12/03/2024 à 13:59

Par La Presse Canadienne

Jean Boulet a écouté les critiques des syndicats en maintenant que son projet de loi était «perfectible». (Photo: La Presse Canadienne)

Les consultations sur le projet de loi 51 qui vise à moderniser l’industrie de la construction ont débuté dans un climat de tensions. La FTQ−Construction dit être contre la pièce législative qui pourrait, selon elle, envenimer les relations de travail dans le milieu de la construction. 

«Qu’est−ce qu’on veut créer? On veut tu créer un climat harmonieux dans l’industrie de la construction ou on veut recréer un climat où il va y avoir des conflits de travail et des relations de travail houleuses? C’est la question que je pose», a lancé le directeur général de la FTQ−Construction, Éric Boisjoly, lors des consultations sur la pièce législative qui ont commencé mardi à l’Assemblée nationale.

Le projet de loi 51, déposé en février par le ministre du Travail, Jean Boulet, vise à assurer une plus grande mobilité des travailleurs entre les régions du Québec et à accroître la polyvalence des travailleurs en permettant un partage de tâches entre certains métiers. Un peintre pourrait faire les tâches d’un plâtrier, par exemple.

Si les organisations patronales ont en général applaudi le dépôt de ce projet de loi, il en est autrement des syndicats, qui s’inquiètent des répercussions sur leurs membres.

La FTQ, qui représente 90 000 membres, soutient qu’une plus grande mobilité pourrait faire en sorte que des travailleurs de certaines régions se retrouvent avec moins d’ouvrage. L’association syndicale a également des craintes pour la santé et la sécurité de ses membres si le gouvernement va de l’avant avec le volet de la polyvalence.

M. Boisjoly prévoit que si le projet de loi est adopté, le mécontentement pourrait être encore plus fort lors des prochaines négociations. «En octobre, on dénonce nos conventions collectives et de là commence la ronde de négociations. Là, on va pouvoir se faire entendre légalement avec nos travailleurs», a-t-il affirmé. Des syndiqués ont d’ailleurs manifesté devant l’Assemblée nationale mardi pour s’opposer au projet de loi.

Les appréhensions de la FTQ sont partagées par le député solidaire Alexandre Leduc. «Ça peut créer un climat de tensions. On se rappelle des épisodes pas toujours agréables de blocages de route sur la Côte−Nord. On se rappellera des Rambo Gauthier de ce monde. Je n’ai pas envie qu’on génère un contexte qui va produire un nouveau Rambo Gauthier», a-t-il affirmé.

Questionné par la députée libérale, Filomena Rotiroti, à savoir si la FTQ s’opposait à l’ensemble du projet de loi, le leader syndical a répondu: «On n’est pas contre la modernisation, mais on est contre le projet de loi, oui.»

Jean Boulet a écouté les critiques des syndicats en maintenant que son projet de loi était «perfectible». Les arguments du ministre n’ont visiblement pas convaincu Éric Boisjoly, qui a répété à plusieurs reprises que ce que proposait le ministre était «inacceptable».

Thomas Laberge, La Presse Canadienne

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