Les bénéfices des épiciers canadiens devraient fracasser un record de plus de 6G$

Publié le 11/12/2023 à 12:42, mis à jour le 11/12/2023 à 16:36

Les bénéfices des épiciers canadiens devraient fracasser un record de plus de 6G$

Publié le 11/12/2023 à 12:42, mis à jour le 11/12/2023 à 16:36

Par La Presse Canadienne

(Photo: La Presse Canadienne/Graham Hughes)

Les bénéfices des épiciers canadiens excéderaient les 6 milliards de dollars (G$) en 2023, selon une estimation du Centre for Future Work. Il s'agirait d'un nouveau record et d'une augmentation de 8% par rapport à l'année précédente.

Cette nouvelle étude affirme que les épiciers ont plus que doublé leurs bénéfices par rapport au seuil d'avant la pandémie.

L'économiste en chef du Center for Future Work, Jim Stanford, doit présenter les conclusions de son rapport plus tard, lundi, lors d'une réunion du comité agricole de la Chambre des communes sur la stabilisation des prix alimentaires.

Le rapport cite des données de Statistique Canada, qui indiquent que la marge bénéficiaire nette du commerce de détail d'aliments et de boissons a constamment dépassé 3% des revenus totaux depuis la mi 2021. C'est plus du double de la marge moyenne entre 2015 et 2019.

Les données montrent que les détaillants ont profité de la pandémie et de ses conséquences pour augmenter leurs bénéfices, avance Jim Stanford dans un communiqué de presse. «Une industrie ne peut pas doubler ses bénéfices si elle se contente d'éponger ses dépenses plus élevées.»

Les principaux épiciers canadiens subissent des pressions de la part du fédéral qui leur demandent d'adopter des plans visant à stabiliser les prix des aliments. Plus tôt cet automne, les dirigeants des cinq plus grandes sociétés d'alimentation ont été convoqués par le gouvernement pour présenter leurs projets.

Les épiciers ont également subi des pressions pour adhérer à un code de conduite des épiciers dont l'élaboration est sur le point d'être complétée. Ses partisans estiment qu'il contribuera à uniformiser les règles du jeu entre les fournisseurs et les grands détaillants.

Le président et chef de la direction de Metro, Eric La Flèche, juge que tous les principaux acteurs de l'industrie doivent adhérer au code de conduite des épiciers pour que celui-ci soit couronné de succès. 

Lundi, Eric La Flèche a dit aux députés lors d’une réunion du comité de l’agriculture de la Chambre des communes sur la stabilisation des prix des aliments que Metro était prêt à signer le code de conduite tel qu’il est actuellement rédigé. 

Le ministre fédéral de l'Agriculture, Lawrence MacAulay, a déclaré, jeudi, que lui et ses homologues provinciaux, ainsi que le ministre fédéral de l'Industrie, François-Philippe Champagne, se rencontreraient pour discuter des options qui s'offrent aux gouvernements provincial et fédéral si les grands épiciers ne signaient pas le code.

Le grand patron de Loblaw, Galen Weston, a dit aux députés que l'entreprise craignait que certaines dispositions du code fassent augmenter le prix du panier d'épicerie, car elles donnent trop de pouvoir de négociation aux grandes multinationales de productions alimentaires. 

Il a déclaré que son entreprise signerait le code, mais pas dans sa forme actuelle.

Le président et chef de la direction de Walmart Canada, Gonzalo Gebara, a répondu aux députés que l'entreprise n'était «pas en mesure pour le moment de s'engager» à respecter le code. Il a déclaré que la version actuelle comprend des dispositions qui «créent de la bureaucratie et des coûts, des coûts qui auront inévitablement un effet sur les prix de vente».

 

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