La Bourse de Montréal a un problème. Elle a vendu des contrats à terme pour une denrée qui n'a jamais été créée : des crédits canadiens de gaz à effet de serre.
Ces produits financiers ressemblent aux " futures " négociés sur le pétrole : on fixe tout de suite le prix d'une denrée livrée plus tard. L'acheteur fait le pari que son prix montera et qu'il est à son avantage d'en geler le coût.
Si c'est facile pour l'or noir - n'importe quel courtier peut trouver la marchandise et la livrer une fois le contrat arrivé à terme -, ce n'est pas le cas des crédits de gaz à effet de serre (GES), car le gouvernement canadien n'a jamais honoré sa signature du protocole de Kyoto.
Ces contrats arriveront à échéance en 2011, aux mois de mars et juin. En attendant, le vice-président principal, Marchés financiers de la Bourse de Montréal, se casse la tête. Quel prix payer aux investisseurs les ayant achetés ?
" On a six mois pour trouver une solution. Je ne sais pas encore comment on va régler ça ", a dit Claude Cyr, rencontré à la conférence sur le marché du carbone, organisée par Les Affaires.