La Laurentienne et son ancienne PDG sont en désaccord

Publié le 06/03/2024 à 12:53

La Laurentienne et son ancienne PDG sont en désaccord

Publié le 06/03/2024 à 12:53

Par La Presse Canadienne

Mme Llewellyn a été démise de ses fonctions en octobre dans la foulée de la panne informatique qui a perturbé les activités de la Banque Laurentienne pendant plusieurs jours. (Photo: La Presse Canadienne)

Cinq mois après avoir été démise de ses fonctions, l’ancienne dirigeante de la Banque Laurentienne (TSX:LB) Rania Llewellyn ne s’est toujours pas entendue avec l’institution financière au sujet de son indemnité de départ.

Mme Llewellyn a été démise de ses fonctions en octobre dans la foulée de la panne informatique qui a perturbé les activités de la Banque Laurentienne pendant plusieurs jours. Elle a été remplacée par Éric Provost.

La Laurentienne et son ancienne dirigeante sont en désaccord sur les modalités de son indemnité de départ, selon des documents réglementaires envoyés aux actionnaires. «Le montant n’est pas encore défini», peut-on lire dans la circulaire de la direction. 

«La banque travaille à une résolution avec Mme Llewellyn, commente l’institution dans une déclaration. On ne peut pas faire plus de commentaires, pour l’instant.» 

Les conditions prévues au contrat de Mme Llewellyn sont différentes si elle est démise «sans motif» ou «avec un motif valable». Cet élément pourrait être sujet à interprétation de la part des deux parties.

Mme Llewellyn n’aurait droit à aucune indemnité de départ si son contrat a pris fin pour des motifs valables. Pour une cessation d’emploi sans motif, elle aurait toutefois droit à une indemnité de départ, qui comprendrait notamment deux ans de son salaire de base et une prime de cessation d’emploi. 

Au cours de l’exercice 2023 clos à la fin octobre, Mme Llewellyn a touché une rémunération totale de 2,7 millions de dollars (M$), comparativement à 3,6M$ à la même période l’an dernier. La dirigeante n’a d’ailleurs pas reçu son boni, qui était de 1,2M$ à la même période l’an dernier. 

La femme d’affaires avait été recrutée à la Banque Scotia en 2020 pour redresser la Laurentienne au moment où l’institution financière avait un important retard technologique. Sous sa gouverne, la banque a rattrapé une partie de ce retard, notamment avec le lancement de son application mobile. Elle est aussi parvenue à atteindre certaines cibles de rentabilité.

Ces efforts ont toutefois été ralentis par le contexte difficile pour l'industrie bancaire. La Banque Laurentienne a lancé en juillet un processus d'examen stratégique qui aurait pu aboutir sur la vente de l'institution. La banque n'avait pas été en mesure de trouver un acheteur.

S’il qualifie la panne «d’inacceptable», le président du conseil d’administration, Michael Boychuk, indique que la banque «a réalisé des progrès notables» et «a franchi des jalons importants» en 2023, dans une lettre destinée aux actionnaires. Ces progrès ont été réalisés sous la direction de Mme Llewellyn.

Il n’a pas été possible d’obtenir une réaction de la part de Mme Llewellyn.

Le nouveau patron de la Laurentienne, Éric Provost, a touché un salaire de 2,6M$ au cours de l’exercice 2023. La majorité de sa rémunération a été accordée à titre de chef des services aux entreprises et aux particuliers. Le nouveau patron dévoilera son nouveau plan stratégique le printemps prochain. 

 

Une plus grande place au français

La circulaire permet aussi de constater que le nombre de hauts dirigeants en mesure de parler français a augmenté au sein de la banque régionale montréalaise, dont la majorité de la clientèle au détail est située au Québec.

Au total, 55% des administrateurs de la société parlent le français, contre 36% l’an dernier. 

Au moment de la nomination de Mme Llewellyn, le fait qu’elle ne parle pas le français et qu’elle dirige la banque depuis Toronto avait soulevé la crainte d’un exode de l’institution financière montréalaise. Elle avait toutefois assuré que le siège social demeurerait à Montréal et elle s’était engagée à apprendre le français. Durant les assemblées annuelles, elle présentait la moitié de son allocution en français. 

«J'ai vécu dans différents pays et je comprends que, lorsque vous êtes dans la cour de quelqu'un, vous devez comprendre ce qui est important pour eux. Oui, je comprends pourquoi c'est important et je suis déterminée à améliorer mon français», avait-elle dit en entrevue en décembre 2021. 

Durant la panne de l’automne dernier, c’est le chef des finances, Yvan Deschamps, qui avait accordé des entrevues aux médias télévisés francophones, avant la nomination de M. Provost afin de rassurer la clientèle.  

Des cinq plus hauts dirigeants de l’organisation, quatre parlent français. Le PDG, Éric Provost, parle français et habite en Montérégie au Québec, selon la circulaire de la direction.  

 

Par Stéphane Rolland, La Presse Canadienne

 

 

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