Volkswagen toujours plombé par sa rentabilité malgré un bénéfice en hausse

Publié le 26/10/2023 à 09:52

Volkswagen toujours plombé par sa rentabilité malgré un bénéfice en hausse

Publié le 26/10/2023 à 09:52

Par AFP

Le groupe aux dix marques trébuche toujours sur un point faible: la rentabilité de son activité. (Photo: 123RF)

Volkswagen toujours plombé par sa rentabilité malgré un bénéfice en hausse
Francfort — Malgré des ventes et un bénéfice en hausse au troisième trimestre, le constructeur allemand Volkswagen est sous une pression croissante pour améliorer ses marges, un objectif compliqué par le ralentissement de l'économie mondiale.
Les résultats du premier constructeur européen, présentés jeudi sont flatteurs : le bénéfice net a doublé sur un an, à 4,3 milliards d'euros et le chiffre d'affaires est en hausse de 12% à 78,8 milliards d'euros sur la période juillet-septembre.
Des performances tirées par une croissance de 7,4% des ventes de voitures au troisième trimestre sur un an, boostée notamment par l'électrique (+40%).
La part des voitures électriques dans les livraisons globales a atteint 9%, signifiant que « l'objectif annuel compris entre 8 à 10% des livraisons totales reste clairement en vue », assure Volkswagen.
Mais le groupe aux dix marques trébuche toujours sur un point faible : la rentabilité de son activité, particulièrement pour la marque historique VW, alors qu'il a fait de cet indicateur de performance sa priorité.
En raison de « l'imprévisibilité » de l'évolution « des marchés des matières premières », le constructeur a dû réviser son objectif de bénéfice opérationnel annuel.
Affecté par des effets négatifs de couvertures sur les matières premières, évalués à 2,5 milliards d'euros de perte, le résultat d'exploitation avant éléments exceptionnels pour 2023 devrait stagner au même niveau que l'année précédente, environ 22,5 milliards d'euros.
En conséquence, Volkswagen devrait manquer la cible de marge d'exploitation qu'il s'était fixé, entre 7,5 et 8,5% pour l'année. Le groupe n'a pas communiqué de nouvelle estimation.
« Nous ne pouvons cependant pas être satisfaits de notre rentabilité qui, au troisième trimestre, n'a pas atteint nos objectifs ambitieux », a commenté le directeur financier du groupe, Arno Antlitz.
Le titre du groupe reculait de 1,30% à la bourse de Francfort à la mi-journée.
Sous-traitant inondé
Cette révision intervient au moment où Volkswagen veut précisément se concentrer sur sa rentabilité, moins bonne que celle de ses concurrents, en taillant dans ses coûts.
En juin dernier, le PDG Oliver Blume avait annoncé que l'objectif était d'atteindre une marge opérationnelle comprise entre 9 et 11% d'ici 2030, contre 8% l'an dernier.
La marge opérationnelle de la marque phare VW doit atteindre 6,5% d'ici à 2026.
Or, chez VW, l'augmentation des coûts a fait chuter la rentabilité du troisième trimestre à 3,4%, contre 4,7% sur la même période l'an dernier.
Volkswagen, qui doit présenter en novembre son plan stratégique annuel, va devoir expliquer comment il compte réaliser les économies nécessaires, estimées à 10 milliards d'euros, pour redresser la barre.
L'amélioration des performances s'inscrit dans un contexte économique compliqué par l'inflation, les hausses de taux, une conjoncture morose en Chine, et des problèmes persistants d'approvisionnement en composants depuis la pandémie.
« Nous n'avons toujours pas complètement résolu le problème touchant les livraisons. La pénurie dans notre secteur s'est déplacée des semi-conducteurs aux véhicules assemblés », a expliqué M. Antlitz lors d'une conférence téléphonique.
La production de Volkswagen au troisième trimestre a été freinée par les difficultés d'un sous-traitant du groupe en Slovénie, dont l'usine a été inondée lors d'intempéries exceptionnelles cet été.
Au troisième trimestre, la forte demande en Europe occidentale (+20,7% de livraisons) et en Amérique du Nord (+12,2%) a permis de compenser la chute des ventes en Chine (-5,8%), son marché principal.
Sur ce marché où Volkswagen réalisait jusqu'ici environ 40% de ses ventes, le groupe allemand subit la concurrence de l'américain Tesla et des fabricants locaux de voitures électriques qui menacent la domination qu'il a longtemps exercée grâce à ses motorisations traditionnelles.
En Chine, les marges sont « sous pression », mais « nous ne nous attendons pas à une chute vraiment nette », a rassuré M. Antlitz.
L'utilisation d'une plateforme MEB+ plus moderne pour les futurs modèles électriques, de batteries LFP, « moins chères », n'utilisant ni cobalt ni nickel, devrait aussi donner au groupe plus de « compétitivité des coûts », a assuré M. Antlitz.
En Chine, il s'est dit « confiant », que « les voitures produites sur [la nouvelle architecture] MEB apporteront plus de compétitivité et un nouvel élan. »

Francfort — Malgré des ventes et un bénéfice en hausse au troisième trimestre, le constructeur allemand Volkswagen est sous une pression croissante pour améliorer ses marges, un objectif compliqué par le ralentissement de l'économie mondiale.

Les résultats du premier constructeur européen, présentés jeudi sont flatteurs: le bénéfice net a doublé sur un an, à 4,3 milliards d'euros et le chiffre d'affaires est en hausse de 12% à 78,8 milliards d'euros sur la période juillet-septembre.

Des performances tirées par une croissance de 7,4% des ventes de voitures au troisième trimestre sur un an, boostée notamment par l'électrique (+40%).

La part des voitures électriques dans les livraisons globales a atteint 9%, signifiant que « l'objectif annuel compris entre 8 à 10% des livraisons totales reste clairement en vue », assure Volkswagen.

Mais le groupe aux dix marques trébuche toujours sur un point faible : la rentabilité de son activité, particulièrement pour la marque historique VW, alors qu'il a fait de cet indicateur de performance sa priorité.

En raison de « l'imprévisibilité » de l'évolution « des marchés des matières premières », le constructeur a dû réviser son objectif de bénéfice opérationnel annuel.

Affecté par des effets négatifs de couvertures sur les matières premières, évalués à 2,5 milliards d'euros de perte, le résultat d'exploitation avant éléments exceptionnels pour 2023 devrait stagner au même niveau que l'année précédente, environ 22,5 milliards d'euros.

En conséquence, Volkswagen devrait manquer la cible de marge d'exploitation qu'il s'était fixé, entre 7,5 et 8,5% pour l'année. Le groupe n'a pas communiqué de nouvelle estimation.

« Nous ne pouvons cependant pas être satisfaits de notre rentabilité qui, au troisième trimestre, n'a pas atteint nos objectifs ambitieux », a commenté le directeur financier du groupe, Arno Antlitz.

Le titre du groupe reculait de 1,30% à la bourse de Francfort à la mi-journée.

 

Sous-traitant inondé

Cette révision intervient au moment où Volkswagen veut précisément se concentrer sur sa rentabilité, moins bonne que celle de ses concurrents, en taillant dans ses coûts.

En juin dernier, le PDG Oliver Blume avait annoncé que l'objectif était d'atteindre une marge opérationnelle comprise entre 9 et 11% d'ici 2030, contre 8% l'an dernier.

La marge opérationnelle de la marque phare VW doit atteindre 6,5% d'ici à 2026.

Or, chez VW, l'augmentation des coûts a fait chuter la rentabilité du troisième trimestre à 3,4%, contre 4,7% sur la même période l'an dernier.

Volkswagen, qui doit présenter en novembre son plan stratégique annuel, va devoir expliquer comment il compte réaliser les économies nécessaires, estimées à 10 milliards d'euros, pour redresser la barre.

L'amélioration des performances s'inscrit dans un contexte économique compliqué par l'inflation, les hausses de taux, une conjoncture morose en Chine, et des problèmes persistants d'approvisionnement en composants depuis la pandémie.

« Nous n'avons toujours pas complètement résolu le problème touchant les livraisons. La pénurie dans notre secteur s'est déplacée des semi-conducteurs aux véhicules assemblés », a expliqué M. Antlitz lors d'une conférence téléphonique.

La production de Volkswagen au troisième trimestre a été freinée par les difficultés d'un sous-traitant du groupe en Slovénie, dont l'usine a été inondée lors d'intempéries exceptionnelles cet été.

Au troisième trimestre, la forte demande en Europe occidentale (+20,7% de livraisons) et en Amérique du Nord (+12,2%) a permis de compenser la chute des ventes en Chine (-5,8%), son marché principal.

Sur ce marché où Volkswagen réalisait jusqu'ici environ 40% de ses ventes, le groupe allemand subit la concurrence de l'américain Tesla et des fabricants locaux de voitures électriques qui menacent la domination qu'il a longtemps exercée grâce à ses motorisations traditionnelles.

En Chine, les marges sont « sous pression », mais « nous ne nous attendons pas à une chute vraiment nette », a rassuré M. Antlitz.

L'utilisation d'une plateforme MEB+ plus moderne pour les futurs modèles électriques, de batteries LFP, « moins chères », n'utilisant ni cobalt ni nickel, devrait aussi donner au groupe plus de « compétitivité des coûts », a assuré M. Antlitz.

En Chine, il s'est dit « confiant », que « les voitures produites sur [la nouvelle architecture] MEB apporteront plus de compétitivité et un nouvel élan. »

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