Revenu viager : SSQ explique l'arrêt des ventes d'un de ses produits

Publié le 17/05/2012 à 11:37, mis à jour le 17/05/2012 à 11:59

Revenu viager : SSQ explique l'arrêt des ventes d'un de ses produits

Publié le 17/05/2012 à 11:37, mis à jour le 17/05/2012 à 11:59

SSQ Groupe financier cessera dès vendredi d'accepter de nouvelles ventes pour son produit à garantie de retrait à vie (GRV) connu sous le nom de RGA II. Celui-ci sera remplacé lundi par une troisième version, le RGA 2.1, dont le revenu viager annuel versé au client est moindre. Marc Trépanier, vice-président, développement des affaires, assurance individuelle et retraite chez SSQ, explique que cette nouvelle version est viable à long terme.

Finance et Investissement : Pour quelles raisons SSQ cesse la vente du RGA II ?

Marc Trépanier : Nous sommes soumis aux mêmes contraintes que tout le monde, notamment et surtout, à la faiblesse des taux d'intérêt à long terme, qui ont fait en sorte que nous devions réviser les provisions de notre produit et aussi, à certains égards, la tarification. C'était nécessaire.

La faiblesse des taux d'intérêt vient [augmenter] la valeur actualisée des engagements futurs, ce qui crée une pression importante. Il y a aussi les exigences réglementaires qui visent les produits à GRV. Notre compréhension est que le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) ne reconnaît pas entièrement nos programmes de couvertures de risque aux fins des exigences de capital requis.

Contrairement à ce qu'ont fait d'autres concurrents, il n'y a pas d'interruption des ventes. Les ventes du RGA II cessent vendredi, mais la nouvelle version reprend la semaine prochaine. La version 2.1 de notre RGA est, dans le contexte actuel, un produit viable à long terme, à moins que les conditions économiques changent de manière importante. Ce produit est soutenu, depuis le début de 2011, par un programme de couverture de risque robuste, ce qui fait que nous sommes rassurés quant à la pérennité du produit.

FI : Expliquez-moi le programme de couverture de risque que vous avez ?

MT : Sommairement, il s'agit d'un processus d'investissement utilisant des produits dérivés qui vient faire contrepoids aux baisses de marchés. Notre programme est bien implanté et robuste. On partage le risque, ça vient réduire la volatilité des résultats.

FI : Qu'est-ce que le BSIF vous demande qui vient changer la donne ?

MT : Bien que nous ayons un programme de couverture de risque, les autorités réglementaires ne le reconnaissent pas en totalité sur le plan du calcul de notre passif. C'est directement lié à la faiblesse des taux d'intérêt à long terme. Plus les taux sont bas, plus le passif est gonflé de façon importante.

FI : Quel est l'avenir des produits canadiens à GRV ?

MT : Ces produits sont là pour rester. Il y avait des ajustements nécessaires en fonction du contexte économique. Ça a été fait et nous sommes confortables avec le produit que nous proposons. Nous y croyons beaucoup. Ça représente un pourcentage important de nos ventes actuellement.

La version 2.1 introduit notamment le décaissement viager par âge et vient réduire quelque peu le niveau de revenu viager. Nous sommes confortables avec la nouvelle version du produit et croyons qu'il demeure concurrentiel et distinctif notamment par l'intermédiaire un potentiel d'exposition aux actions allant jusqu'à 90 %. Nous jugeons que c'est fort avantageux pour un participant d'avoir cette exposition aux actions.

FI : Si on se retrouvait au Canada avec une conjoncture comme au Japon, soit des rendements sur les obligations japonaises de 10 ans bas depuis la fin des années 1990, que pensez-vous de la viabilité des produits à GRV ?

MT : Si les taux devaient continuer de descendre à long terme, ça mettrait de la pression. Ça aurait un impact sur la valeur actualisée des engagements. Ça pourrait remettre en question la viabilité d'un tel produit. Nous jugeons peu probable que les taux d'intérêt à long terme continuent de descendre.

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