L'aviation d'affaires espère sortir de la crise par l'Asie

Publié le 10/10/2011 à 09:52, mis à jour le 10/10/2011 à 09:58

L'aviation d'affaires espère sortir de la crise par l'Asie

Publié le 10/10/2011 à 09:52, mis à jour le 10/10/2011 à 09:58

Par AFP

Photo : Bloomberg

Les constructeurs d'avions d'affaires, réunis jusqu'à mercredi à Las Vegas pour le grand salon du secteur, peinent à sortir du trou d'air dans lequel les a plongés la crise économique de 2008 et leurs espoirs de reprise, au mieux en 2012, se concentrent sur l'Asie.

L'aviation d'affaires traverse une crise d'une gravité et d'une durée sans précédent depuis sa naissance dans les années 60. Contrairement aux autres secteurs industriels, elle n'a pas profité de la reprise de 2010.

En 2009, tous les constructeurs ont vu leurs commandes chuter, terminant l'année avec des soldes négatifs de commandes, les annulations dépassant par centaines les commandes nouvelles. Deux ans plus tard, les jets d'affaires ne sont toujours pas sortis des turbulences.

Dans son rapport annuel sur l'aviation d'affaires, publié pour l'ouverture lundi du salon de Las Vegas, le fabricant américain d'équipements aéronautiques Honeywell prévoit une nouvelle chute de 15% des livraisons d'appareils par rapport à 2010.

Mais il attend "une amélioration modeste de la demande pour de nouveaux jets en 2012". Le directeur général du constructeur américain Cessna, Scott Ernest, entrevoit aussi "une légère reprise en 2012".

A Las Vegas pour ce salon organisé par la NBAA (Association nationale de l'aviation d'affaires), qui doit permettre de prendre la température du marché, le président de Dassault, Charles Edelstenne, se montre prudent.

"La tendance du marché mondial est positive mais l'incertitude causée par la crise de la dette la rend très fragile", a-t-il souligné dimanche. Et pourtant Dassault, numéro un pour les avions haut de gamme (25 à 50 millions de dollars pièce) a enregistré une hausse de commandes nettes d'avions neufs sur les trois premiers trimestres de l'année.

Il a engrangé 30 commandes de Falcon au 30 septembre, contre un solde de -1 (plus d'annulations que de commandes) un an plus tôt.

"Les meilleures nouvelles viennent de Chine qui a été notre premier marché depuis le début de l'année et qui nous l'espérons restera un marché clé sur le long terme", a ajouté M. Edelstenne.

Dassault développe d'ailleurs ses capacités de maintenance en Asie. Il se prépare à ouvrir un nouveau centre près de Pékin, après Singapour, Hong-Kong et Shanghai, a annoncé son président.

Dans l'enquête réalisée par Honeywell, les intentions d'achat en Asie pour la période 2012-2015 ont augmenté de 5 points par rapport à l'année dernière, une progression plus forte que dans les autres régions.

"La récession mondiale n'a eu qu'un impact relativement modéré sur les principales économies asiatiques comme l'Inde et la Chine", explique l'étude.

Le marché asiatique est également porteur des espoirs des grands avionneurs comme Boeing et Airbus, qui a d'ailleurs une chaîne de montage en Chine pour ses A320.

En revanche, les intentions d'achat en Europe sont en baisse par rapport à l'année dernière, reflet "des inquiétudes sur la dette européenne et l'avenir de la monnaie commune", d'après Honeywell.

Cependant, les prévisions déjà prudentes d'Honeywell sont fondées "sur des taux de croissance mondiale quelque peu meilleurs", et peuvent encore se révéler trop optimistes.

L'étude a été menée entre mai et août, "ce qui veut dire que les remous actuels du marché n'ont pas été pris en compte", note l'analyste Christophe Ménard, de Kepler Capital Markets.

Fin septembre, le Fonds Monétaire International a revu à la baisse ses prévisions de croissance mondiale en 2012, de 4,5 à 4%.

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