Plus on attend pour corriger la situation, plus il sera douloureux de le faire, selon Claude Lamoureux. Photo : LesAffaires.com

Faute de réformes majeures, la plupart des fonds de pension du Canada risquent bientôt de ne plus pouvoir assurer de façon décente la retraite de leurs cotisants.

C’est ce qu’affirme l’ex-pdg du réputé fonds de pension Teachers, Claude Lamoureux, qui a livré hier une démonstration convaincante en faveur d’ajustements importants dans le fonctionnement des régimes de retraite pour en assurer la pérennité.

VIDÉO : Notre entrevue avec Claude Lamoureux (partie 1)

«Dans le cas de Teachers (le fonds de pension des enseignants de l’Ontario), on se retrouve aujourd’hui avec des enseignants qui commencent en moyenne à cotiser à 27 ans et qui prennent leur retraite à 57 ans », a fait valoir M. Lamoureux.

Cela mène à la situation de plus en plus fréquente où des enseignants ontariens se retrouvent à la retraite plus longtemps dans leur vie qu’ils n’ont été sur le marché du travail, a-t-il noté, ce qui crée une pression insoutenable sur les rendements que doivent procurer les investissements de Teachers.

Les solutions de M. Lamoureux?  Une hausse graduelle de l’âge de la retraite, à raison de deux mois supplémentaires par année, et une meilleure répartition de la prise de risque entre travailleurs actifs et retraités pour inciter ces derniers à retarder le plus possible le moment où ils quittent la vie active.  

VIDÉO : Notre entrevue avec Claude Lamoureux (partie 2)

Alors que l’espérance de vie ne cesse d’augmenter, l’âge de la retraite, lui, est resté à peu près le même depuis une quarantaine d’années, a fait remarquer M. Lamoureux.

En outre, les rendements annuels dans les deux chiffres offerts par la Bourse dans les années 80 et 90, qui ont été pris pour la norme, sont en réalité l’exception.  

«Plus on attend pour corriger la situation, plus il sera douloureux de le faire», a souligné M. Lamoureux.

Claude Lamoureux était conférencier invité jeudi au Club Saint-James, dans le cadre des Matins ADP de l’École Polytechnique de Montréal.