Votre cas est loin d'être unique. La chute des marchés boursiers a laissé de nombreux investisseurs dans l'inquiétude.
Lorsque la Bourse grimpe, plusieurs retraités croient pouvoir accepter ses fluctuations et ses moments déprimants. Ainsi, les marchés haussiers ont tendance à faire oublier aux épargnants les vertus d'une saine diversification.
Selon les informations que vous m'avez fournies, vous détenez des unités du fonds négocié en Bourse (FNB) iShare CDN LargeCap 60 (Tor., XIU, 12,08 $) ou du FNB iShares CDN Composite (Tor., XIC, 12,58 $). Le premier reproduit l'indice S&P/TSX 60 regroupant les 60 plus importantes sociétés canadiennes, et le second, celui de l'indice composé S&P/TSX.
Ce sont deux excellents produits financiers. Ils permettent de profiter de l'appréciation du marché boursier canadien à long terme, à peu de frais (frais de gestion de 0,25 % de l'actif) et sans avoir à sélectionner soi-même les meilleurs titres.
Dans ce sens, ce sont de bons choix pour l'ensemble des épargnants.
Cela n'empêche pas que leur rendement décevant des derniers mois ébranle même les plus grands défenseurs de la Bourse.
Au moment d'écrire ces lignes, les deux FNB avaient perdu 47 % de leur valeur depuis le sommet cyclique de l'été dernier, soit depuis seulement sept mois.
C'est une baisse aussi brutale qu'historique qui reflète l'ampleur de la crise financière mondiale.
Une telle dégringolade ébranlerait n'importe quel épargnant, mais le moment est mal choisi de vendre vos parts, car vous subiriez des pertes trop importantes.
Cela dit, il faut mettre en relief deux variables cruciales : votre âge et votre situation personnelle (dont j'ignore les détails).
En principe, à 78 ans, vous devriez avoir un portefeuille mieux équilibré. Une bonne partie de votre portefeuille devrait être composée de titres procurant des revenus fixes (obligations, bons du Trésor, etc.).
Vous devriez donc viser une meilleure répartition, ce qui implique la vente d'au moins une partie de vos FNB.
Par contre, l'idéal serait d'attendre que la valeur de vos FNB remonte un peu afin de limiter vos pertes.
En passant, le succès boursier repose beaucoup sur la capacité de l'investisseur de pouvoir toujours choisir le meilleur moment pour vendre ses titres.
Cela n'est peut-être pas possible dans votre cas. En effet, si vous avez besoin de liquidités, n'hésitez pas à vendre une partie de vos FNB pour les combler.
Lorsque la Bourse aura repris un peu du poil de la bête, il sera opportun d'acheter des placements à revenu fixe afin de réduire la pondération des actions dans votre portefeuille.
Par ailleurs, si la déprime boursière vous empêche de dormir, je vous conseille de ne pas attendre pour vendre. La vie est trop courte pour la gâcher en s'inquiétant des marchés !
Enfin, il est possible que vous fassiez partie de ces irréductibles investisseurs qui sont à l'aise avec une importante pondération en actions, même à 90 ans. J'en ai connu quelques-uns, mais ils sont rares.
Par contre, j'en doute, car si c'était vraiment le cas, vous ne nous auriez pas écrit.
bernard.mooney@transcontinental.ca
