Et si votre boss payait pour le toilettage de pitou?

Publié le 13/09/2023 à 11:45

Et si votre boss payait pour le toilettage de pitou?

Publié le 13/09/2023 à 11:45

Par Dominique Talbot

Pablo Stevenson, Sydney Wingender, Jean-François Lessard, cofondateurs de Tedy (Photo: courtoisie)

À partir d’aujourd’hui et pour tout l’automne, Les Affaires vous présente SOLUTION START-UP, une rubrique dédiée aux jeunes entreprises innovantes du Québec. Vous découvrirez des entreprises qui ont franchi l’étape de l’«accélération». Elles se démarquent pour leur capacité à innover, leur potentiel reconnu et à venir, ainsi que les solutions qu’elles proposent dans leur secteur d’activité. C’est donc un rendez-vous chaque semaine, tous les mercredis à 12h.


«On veut faire ce que Quickbooks a fait pour la comptabilité, mais pour les avantages sociaux», affirme Pablo Stevenson, cofondateur de la plateforme Tedy. 

«On s’est dit: "Est-ce qu’on peut donner quelque chose qui va faire tripper les employés ?" C’est là que tu as un réel retour sur l’investissement et sur leur loyauté», enchaîne son associé et cofondateur, Jean-François Lessard. 

À quoi cela peut ressembler ? À un employeur qui rembourse l’achat d’un bâton de hockey ou de chaussures de randonnée. Une autre qui offre à son personnel le remboursement du toilettage de pitou ou de minou et certains frais de vétérinaire. D’autres qui s’acquittent de la facture de billets de spectacle. 

C’est le genre d’avantages sociaux auxquels Pablo Stevenson, Jean-François Lessard et Sydney Wingender ont pensé lorsqu’ils ont plongé dans l’aventure Tedy, une plateforme qui permet aux employeurs d’offrir toute une gamme d’avantages sociaux sur mesure à leurs employés en fonction de leurs intérêts… et de la culture d’entreprise. 

«Un avantage qui n’est pas utilisé, ce n’est pas un avantage. C’est ça le problème», dit Jean-François Lessard. Autrement dit, à quoi bon disposer de 1000$ pour des soins de massothérapie, si vous n’y allez pas? 

Si l’on en croit les fondateurs de la plateforme, l’approche Tedy semble séduire les dirigeants de PME. Et leurs employés. À sa première année en 2021, Tedy a enregistré des revenus de 15 000 $. L’entreprise comptait une quinzaine de clients. 

En 2022, le chiffre d’affaires a grimpé à 150 000$, avec environ 70 clients. Et cette année, les revenus devraient atteindre 500 000$ avec près de 500 clients, et 6000 utilisateurs. À ce rythme, le chiffre d’affaires estimé pour l’année 2024 devrait tourner autour de 1,5M$.

 

Un programme d’avantages sociaux «en quinze minutes» 

Comment tout cela fonctionne? «L’approche traditionnelle [des avantages sociaux] est que plus tu les utilises, plus ça va te coûter cher. Nous, ce n’est pas ça. C’est un prix fixe par employé, par mois», explique Jean-François Lessard. Par exemple, une PME de 6 à 49 employés qui adhère à la plateforme paiera 6 $ par employé. Le service est aussi accessible pour des entreprises de cinq employés et moins. 

«Nous, c’est à notre avantage que l’employé utilise ses bénéfices. Nous ne sommes pas comme un assureur qui veut minimiser l’utilisation», dit de son côté Sydney Wingender, autre cofondateur de l’entreprise. 

Et c’est l’employeur qui construit, en quelque sorte, son carré de sable. C’est lui qui détermine ce qu’il est prêt à offrir à son personnel, et combien il est disposé à payer. Les catégories les plus populaires? Vie active, soins personnels et animaux de compagnies. 

«La plus grande beauté pour un employeur, c’est la possibilité de créer un programme d’avantages sociaux pour ses employés en une quinzaine de minutes. Et si tu n’aimes pas ça, tu peux débarquer», dit Sydney Wingender.

 

Protéger les données 

Une fois que l’employé fait sa demande de réclamation, c’est Tedy qui décide si la dépense est admissible à un remboursement, selon les paramètres établis par l’employeur dans l’application. De cette façon, disent-ils, l’employeur ne peut pas voir où l’employé a fait son achat. Question de confidentialité, affirment-ils. 

Pour le moment, le procédé est automatisé à 75%, mais les entrepreneurs souhaitent atteindre 90 % prochainement. 

Les bénéficiaires, eux, reçoivent leur remboursement par un virement bancaire. «On s’est dit que la meilleure façon de protéger les données, c’est de ne pas en avoir, dit Sydney Wingender. Par exemple, avec notre méthode de remboursement Interac, tout ce dont nous avons besoin, c’est le nom, le prénom et le courriel de l’employé. Ce sont les seules informations que nous avons.»

 

La suite des choses 

Hébergée pour le moment au MT Lab de l’UQAM, Tedy planifie sa grande entrée au Canada anglais dès cet automne. Pour le moment, 95% de son chiffre d’affaires est au Québec. Et la jeune entreprise compte y arriver avec, ou sans l’arrivée d’un partenaire financier. 

«Oui, on se fait approcher, mais on veut être avec le bon partenaire, dit Jean-François Lessard. Mais j’ai toujours cette phrase : "Parfois le meilleur deal est celui que tu ne fais pas." On veut carrément changer le monde avec ça. On veut trouver le bon partenaire qui a notre vision et qui sera capable de nous propulser.» 

Stratégiquement, dans l’espoir de faire une pierre et plusieurs coups, la start-up voudrait percer ce marché grâce à une entreprise qui possède un système de franchises. Ce qu’elle a déjà fait au Québec. Et si quelqu’un se présentait avec un chèque de quelques millions simplement pour acheter la jeune pousse? 

«Ce jour-là va arriver, c’est possible », dit Jean-François Lessard. « C’est vraiment hot ce que nous faisons. On ne sauve pas des vies, on est d’accord. Mais on change les choses. Il y a une traction. Nous avançons. Demain, nous allons valoir plus cher qu’aujourd’hui. Et après-demain, la même chose. Ça va continuer comme ça pour un bout. […] J’aimerais bien mieux des gens qui veulent investir que des offres pour nous acheter. »

 

 

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