Ottawa prépare des états généraux de la main-d'oeuvre

Publié le 25/03/2024 à 09:45, mis à jour le 25/03/2024 à 10:22

Ottawa prépare des états généraux de la main-d'oeuvre

Publié le 25/03/2024 à 09:45, mis à jour le 25/03/2024 à 10:22

Par Catherine Charron

1,2 million de personnes peinent toujours à entrer sur le marché du travail, malgré les 650 000 postes à pourvoir. (Photo: 123RF)

Ottawa prépare une stratégie quinquennale sur le marché du travail et la main-d’œuvre pour le Canada du 21e siècle, a annoncé le ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et des Langues officielles, Randy Boissonnault, lundi.

Sollicitant l’aide de tous les acteurs du marché de l’emploi, des PME aux syndicats, «nous allons convoquer cet automne des états généraux sur le développement de la main-d’œuvre», a-t-il dit lors du Forum stratégique sur les solutions aux défis de la main-d’œuvre organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM).

D’après le ministre, cela fait plus de 10 ans qu’un chantier d’une telle ampleur n’aura pas été mené. Nombreux sont les facteurs qui ont perturbé le marché de l’emploi depuis, rappelle-t-il, comme la pandémie, le virage numérique et la démocratisation de l’intelligence artificielle. Le moment est donc maintenant «propice» de répéter l’exercice.

Randy Boissonnault espère que les meilleures pratiques du développement de la main-d’œuvre émaneront des discussions de l’automne prochain, mais aussi que collaborent le gouvernement, le secteur privé et les syndicats. «On ne peut plus rester dans nos silos, on doit travailler ensemble, car la pénurie de main-d’œuvre ne va pas nous quitter», martèle-t-il en entrevue avec Les Affaires.

L’une des principales manifestations de ces perturbations selon lui, ce sont les 1,2 million de personnes qui peinent toujours à entrer sur le marché du travail malgré les 650 000 postes à pourvoir à l’échelle du pays. Les raisons sont multiples, comme l’inadéquation des compétences.

«Je veux créer de nouveaux partenariats, des pistes solides, et je veux prendre toutes ces informations pour changer et améliorer la façon que le gouvernement agit, et qu’on bâtisse des relations pour les dix prochaines années», espère le ministre.

Cet échange de l’automne prochain suivra la publication d’un livre blanc sur l’état des défis de la main-d’œuvre au pays. D’ici là, il invite tous les acteurs du milieu à colliger les meilleures pratiques afin qu’une nouvelle stratégie sur le développement de la main-d’œuvre puisse être élaborée.

«Je veux que les gens se déplacent, appelle Randy Boissonnault. [Un tel exercice] n’est pas le travail d’une seule personne. Je veux que les gens de Montréal sachent qu’on est sur le point de lancer quelque chose d’important.»

 

«Culture is king»

Sans surprise, la pénurie de main-d’œuvre plombe encore la croissance économique de la région métropolitaine. Selon une étude éclair menée auprès de 155 personnes par la CCMM entre le 28 février 2024 et le 18 mars 2024, 90% des répondants disent devoir embaucher cette année, alors que 40% ont procédé à des mises à pied dans les 12 derniers mois.

Pour tirer leur épingle du jeu, les employeurs devront miser sur une culture d’entreprise saine : 44% des personnes disent que ça fait partie des priorités des employés, alors que plus du tiers quitteraient leur poste si celle-ci faisait défaut.

On entend par culture d’entreprise saine un environnement où l’organisation fait preuve de transparence, et implique ses employés dans la prise de décision, a précisé le PDG de la CCMM, Michel Leblanc, au moment de présenter les résultats de ce coup de sonde.

«Les entrepreneurs le savent: “cash flow is king”. En ressources humaines, “culture is king”.» Si vous n’avez pas de culture qui saura capter les gens, sachez que d’autres boites vont y arriver», prévient le ministre Boissonnault.

 

 

organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM)

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