Polytechnique: Zhouhang Dai est récipiendaire de l’Ordre de la rose blanche

Publié le 04/12/2023 à 11:41

Polytechnique: Zhouhang Dai est récipiendaire de l’Ordre de la rose blanche

Publié le 04/12/2023 à 11:41

Par La Presse Canadienne

Mme Dai étudie actuellement au Massachusetts Institute of Technology (MIT), aux États−Unis, pour effectuer un doctorat en génie chimique. (Photo: La Presse Canadienne)

Zhouhang (Amelia) Dai, une étudiante en génie chimique de 24 ans, a reçu lundi l’Ordre de la rose blanche de Polytechnique Montréal. Elle devient la neuvième récipiendaire de cet honneur, remis à la veille des commémorations de l’attentat antiféministe qui a coûté la vie à 14 femmes de l’École polytechnique le 6 décembre 1989.

Mme Dai étudie actuellement au Massachusetts Institute of Technology (MIT), aux États−Unis, pour effectuer un doctorat en génie chimique. Elle a d’abord réussi des études de premier cycle à l’Université de la Colombie−Britannique dans ce domaine. Elle espère pouvoir concentrer ses recherches sur les énergies renouvelables.

«Je pense que je suis encore sous le choc. Je comprends l’importance de ce prix, la signification qu’il représente», a-t-elle affirmé en entrevue, une journée avant de recevoir son prix.

L’Ordre de la rose blanche, créé en 2014, fait une nouvelle récipiendaire chaque année, à qui il remet dorénavant une bourse de 50 000 $. Le prix vise à souligner la mémoire des victimes de l’attentat de 1989 en voulant «poursuivre leurs ambitions», en étant décerné annuellement à une étudiante canadienne en génie qui souhaite poursuivre son parcours aux études supérieures dans ce domaine.

Née en Chine, Mme Dai a d’abord déménagé au Nouveau−Brunswick avec ses parents, avant qu’elle ne déménage à Vancouver pour amorcer ses études universitaires.

«En grandissant, je me suis toujours intéressée aux sciences et aux mathématiques, inspirée par mes parents, qui ont reçu une formation d’ingénieur. Ils n’ont pas vraiment fait carrière dans l’ingénierie, mais leur façon d’analyser les problèmes et de concevoir des solutions reste très proche de celle des ingénieurs», a-t-elle raconté.

C’est à l’Université de la Colombie−Britannique que s’est confirmé son désir de faire carrière dans le domaine de l’ingénierie.

«Grâce aux ateliers d’ingénierie, j’ai compris que l’ingénierie consiste à appliquer les mathématiques et les sciences pour résoudre des problèmes du monde réel, ce qui témoigne de mon intérêt pour l’apprentissage et la communauté», a-t-elle affirmé.

Mme Dai ne connaît pas encore les détails du projet de recherche qu’elle mènera au MIT, et est toujours à l’étape de la sélection de son directeur de thèse. Mais chose certaine, elle souhaite travailler sur les énergies renouvelables.

«J’ai choisi de me concentrer sur les énergies renouvelables après avoir réalisé l’importance de l’énergie dans l’histoire de l’humanité, en commençant par l’utilisation du feu, la révolution agricole et enfin la révolution industrielle. Elle nous a aidés, en tant qu’êtres humains, à développer notre culture et notre société en général», a détaillé l’étudiante.

Elle aimerait particulièrement travailler sur le développement de nouvelles technologies de batteries, que ce soit pour des véhicules électriques ou pour le stockage de l’énergie.

Le stockage de l’énergie au moyen de batteries est particulièrement important dans le cadre de notre consommation énergétique, a expliqué Mme Dai.

«Si nous avons des panneaux solaires ou des éoliennes, l’énergie est générée de manière intermittente tout au long de la journée et, dans la plupart des cas, elle ne correspond pas vraiment à nos habitudes de consommation d’énergie, car nous utilisons plus d’énergie le matin et (à la fin de) l’après−midi, lorsque nous rentrons chez nous et allumons le chauffage ou la télévision. En revanche, les sources d’énergie renouvelables, telles que l’énergie solaire ou éolienne, sont davantage produites au milieu de la journée, lorsque le soleil est levé», a-t-elle déclaré.

 

Une volonté d’inclusion et de diversité 

Mme Dai s’est impliquée dans le domaine de l’ingénierie également en dehors de ses études lors des dernières années. Elle a pris part au groupe de recherche de David Wilkinson à l’Université de la Colombie−Britannique, où elle s’est penchée sur la production d’hydrogène vert. Elle a aussi effectué un stage d’un an au laboratoire de développement de cellules pour batteries de Tesla, en Californie, entre autres.

Mme Dai invite les jeunes femmes souhaitant se lancer dans le domaine de l’ingénierie à être «curieuses et à ne pas porter de jugement».

«Je pense que ça s’applique à l’ingénierie, la diversité et l’inclusion ou à la société en général. Nous venons tous d’horizons différents. Nous avons tous des personnalités et des valeurs différentes. Cela ne signifie pas nécessairement que l’une est plus correcte que l’autre», a-t-elle soutenu.

Mme Dai a également mis sur pied des événements pour «pour discuter de la justice, de l’équité, de la diversité et de l’inclusion dans la communauté des batteries», en collaboration avec une fondation.

L’étudiante invite aussi les femmes intéressées par l’ingénierie à ne pas avoir peur de faire des erreurs.

«N’ayez pas peur de faire des erreurs. Heureusement que l’on apprend et que l’on reconnaît que l’on fait des erreurs, et que l’on en tire des leçons», a-t-elle affirmé.

«Les parcours d’Amelia et des autres lauréates de l’Ordre sont une source d’inspiration qui encourage davantage de jeunes femmes à choisir les sciences, et à oser réaliser leurs aspirations les plus audacieuses, offrant ainsi un potentiel infini d’avancement pour la société», a réagi par voie de communiqué Nathalie Provost, survivante de la fusillade de 1989 et marraine de l’Ordre.

Coralie Laplante, La Presse Canadienne

 

 

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