Rogers réduit ses coûts en éliminant les doubles emplois après l'acquisition de Shaw

Publié le 27/07/2023 à 09:11

Rogers réduit ses coûts en éliminant les doubles emplois après l'acquisition de Shaw

Publié le 27/07/2023 à 09:11

Par La Presse Canadienne

Pour accroître ses économies, le géant des télécommunications de Toronto prévoit de vendre jusqu’à 1 milliard de dollars d’actifs non essentiels au cours des six à douze prochains mois. (Photo: La Presse Canadienne)

Toronto — Rogers Communications affirme avoir réalisé des économies de coûts de 48 millions de dollars au plus récent trimestre, dans la foulée de son acquisition de Shaw Communications, ce qui représente près de 25% des 200 millions $ de réductions de coûts qu’elle prévoit de réaliser cette année en éliminant les doubles emplois. 

Pour accroître ses économies, le géant des télécommunications de Toronto prévoit de vendre jusqu’à 1 milliard de dollars d’actifs non essentiels au cours des six à douze prochains mois, principalement constitués de biens immobiliers excédentaires, a-t-elle expliqué mercredi en marge de la publication de ses résultats du deuxième trimestre. 

«Nous examinons certaines activités commerciales pour voir s’il y a une occasion ou non à ce niveau, mais je ne suis pas prêt à faire une annonce», a affirmé le directeur financier de Rogers, Glenn Brandt, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes. 

Selon lui, la branche des médias et des franchises sportives de la société ne serait pas affectée par la vente d’actifs, qui se concentrera plutôt sur des actifs plus périphériques. 

«Ce sont vraiment des actifs dont nous n’avons tout simplement pas besoin pour les activités de base de l’entreprise.» 

M. Brandt a souligné que les résultats du deuxième trimestre de Rogers témoignaient du «début d’une ère nouvelle pour Rogers dans l’industrie des télécommunications au Canada», puisqu’ils montrent les effets de sa fusion de 26 milliards $ avec Shaw, qui a été conclue en avril. 

Rogers a affiché mercredi un profit de 109 millions $ au deuxième trimestre, en baisse de 73% par rapport à son bénéfice net de 409 millions $ de la même période l’an dernier. Le bénéfice par action du trimestre clos le 30 juin s’est établi à 20 cents, en baisse par rapport à celui de 76 cents de l’an dernier. 

La société a attribué cette chute marquée à une augmentation d’environ 500 millions $ du montant trimestriel des amortissements des immobilisations corporelles et incorporelles découlant des actifs acquis dans le cadre de son regroupement avec Shaw. 

Les deux entreprises ont obtenu à la fin mars l’approbation finale du gouvernement pour leur accord, après avoir accepté certaines conditions, incluant la vente des activités sans fil de Shaw, Freedom Mobile, à la québécoise Vidéotron, une filiale de Québecor. 

«Nous avons constaté des gains de parts de marché dans l’Ouest, y compris une croissance d’au moins 10% du nombre d’abonnés, et nous nous attendons à ce que notre part dans l’Ouest continue de croître au cours des prochains trimestres», a affirmé Tony Staffieri, président et chef de la direction de Rogers. 

«Dans l’ensemble, au cours de ces 15 premières semaines, nous devançons nos objectifs d’intégration et nous continuons d’être impressionnés par la qualité et l’engagement de l’équipe de Shaw.» 

Sur une base ajustée, le bénéfice net a atteint 544 millions $, ce qui était supérieur de 17% à celui de 463 millions $ pour le deuxième trimestre précédent, tandis que le bénéfice ajusté par action est passé de 86 cents à 1,02$ au plus récent trimestre. 

Les analystes s’attendaient en moyenne à un profit par action de 1,02$ sur une base non ajustée, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv. 

Les revenus ont progressé de 30% pour atteindre 5 milliards $ au plus récent trimestre, alors qu’ils avaient été de 3,9 milliards $ au deuxième trimestre précédent. 

Vigueur du secteur sans fil

Les revenus de Rogers ont été alimentés par l’ajout de 170 000 abonnés nets aux services postpayés de téléphonie mobile, en hausse de 39% par rapport à 122 000 l’an dernier, ce qui, selon l’entreprise, était attribuable à la performance au chapitre des ventes et à la satisfaction de la clientèle dans un marché canadien en croissance. 

La société a en outre noté qu’elle avait également introduit de nouveaux forfaits 5G à partir de 55$ par mois. 

«Comme prévu, il y avait du bruit dans les chiffres qui devront être expliqués en raison de l’allocation des résultats de Shaw à divers secteurs», a observé l’analyste Vince Valentini, de Valeurs mobilières TD, dans une note.

Mais il a ajouté que «la conclusion claire» des résultats du deuxième trimestre de Rogers devrait être que la croissance interne du sans-fil de l’entreprise est «très forte» et que l’intégration de Shaw se déroule bien. 

Rogers a enregistré une augmentation de 7% des revenus des services sans fil au cours du trimestre, principalement en raison de la croissance du nombre d’abonnés à la téléphonie mobile, de l’ajout de clients Shaw à la suite de la fusion et de la hausse des revenus d’itinérance associée à l’augmentation des voyages. 

Le taux de désabonnement mensuel de Rogers pour les abonnés nets au téléphone mobile postpayé était de 0,87%, en hausse par rapport à 0,68% au cours du deuxième trimestre précédent. 

Le revenu mensuel moyen par utilisateur du téléphone mobile de Rogers était de 56,79$, ce qui représente une baisse de 3,5% par rapport au deuxième trimestre de l’année précédente, ce que l’entreprise a attribué la baisse à une augmentation de sa gamme de forfaits à moindre coût dans la foulée de l’acquisition de Shaw. 

Dans une note de service interne adressée au personnel plus tôt ce mois-ci, M. Staffieri a annoncé que Rogers offrait des forfaits de départ volontaire à certains employés, alors qu’il cherchait à réduire le chevauchement des rôles dans la foulée de la fusion. La note de service indiquait que les personnes admissibles comprenaient «la plupart des employés de l’entreprise et du secteur d’activité» jusqu’au niveau de directeur principal de l’entreprise. La plupart des employés occupant des emplois en contact avec la clientèle ne sont pas admissibles. 

Rogers a également confirmé qu’«un petit pourcentage» d’employés avaient quitté l’entreprise involontairement depuis la fusion avec Shaw. L’entreprise n’a pas précisé combien d’employés seraient touchés ni par le programme de départs volontaires ni par les autres coupes. 

Un appel de la décision du CRTC?

Entre-temps, M. Staffieri a indiqué mercredi aux analystes que Rogers examinait cette semaine une décision du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadienne (CRTC), qui, selon le régulateur fédéral des télécommunications, aiderait à offrir des forfaits de téléphonie cellulaire plus abordables et à renforcer la concurrence dans le secteur. 

Lundi, le CRTC a statué dans une procédure d’arbitrage de l’offre finale entre Quebecor et Rogers, qui avait été demandée par les entreprises quelques jours seulement après que Vidéotron a acquis Freedom Mobile des mains de Shaw — une condition préalable à la prise de contrôle de Rogers. 

Alors que les deux parties s’étaient entendues sur certains tarifs que Vidéotron paierait à Rogers lorsqu’elle offrirait des services en utilisant son réseau sans fil, elles n’avaient pas réussi à s’entendre sur les tarifs de données. Le CRTC s’est rangé du côté de Québecor et a ordonné aux deux parties de conclure une entente d’accès afin que Vidéotron «puisse étendre les services sans fil mobile concurrentiels aux Canadiens le plus rapidement possible». 

M. Staffieri a indiqué que Rogers envisageait les prochaines étapes, y compris un éventuel appel. 

«Il n’y a pas grand-chose que je veux dire sur cet appel, pour des raisons évidentes, mais ce que je dirai (de façon générale) est que nous n’allons pas nous laisser distraire et que nous allons continuer à gérer nos activités et nos investissements en conséquence», a-t-il affirmé. 

L’analyste Drew McReynolds, de la Banque Royale, a estimé que la décision pourrait entraîner une concurrence accrue sur les prix de la part de Freedom Mobile à court terme. 

«Plus important encore, la décision comprend un langage inquiétant, qui est négatif pour les titulaires, en rejetant une approche de coût complet qui prend en charge un retour sur investissement du réseau», a-t-il écrit dans une note d’analyste.

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