Faut-il explorer les mines d'or?

Publié le 07/03/2024 à 14:31

Faut-il explorer les mines d'or?

Publié le 07/03/2024 à 14:31

Par John Plassard

(Photo: 123RF)

EXPERT INVITÉ. Il n’y a pas un jour sans que les investisseurs ne parlent de l’évolution de l’or. Les raisons de cet engouement sont multiples : incertitudes géopolitiques, achats des banques centrales ou encore forte demande des entreprises. Cependant, il y a aussi un autre pan qui semble avoir été oublié et qui pourrait être intéressant à analyser: les mines d’or. Synthèse, analyse et occasions favorables.

Les faits

Mardi, l’or s’est établi à de nouveaux records après que les dernières données sur les commandes d’usines et le secteur des services aux États-Unis aient indiqué des signes de ralentissement de l’activité économique aux États-Unis, renforçant les arguments en faveur d’une baisse des taux de la Fed cette année.

Par ailleurs, on a appris qu’en janvier, les banques centrales ont déclaré avoir augmenté leurs réserves officielles mondiales d’or de 39 tonnes. Cela représente plus du double des achats nets (révisés) de décembre (17 t), et le huitième mois consécutif d’achats nets.

L’année dernière, les banques centrales ont mis l’accent sur la valeur de l’or dans la réponse aux crises, sur ses attributs de diversification et sur ses qualités de réserve de valeur. Quelques mois après le début de l’année 2024, le monde ne semble pas moins incertain, ce qui signifie que les raisons de posséder de l’or sont plus pertinentes que jamais. 

Cependant, les mines d’or semblent aujourd’hui à la traîne alors qu’historiquement il y a un « lien fraternel » entre les deux actifs. Comment expliquer une telle sous-performance et l’écart pourra-t-il être rattrapé ?

 

Petits rappels utiles

Pour mieux appréhender les enjeux actuels de l’industrie aurifère, il convient dans un premier temps de comprendre comment l’or, contenu dans les minerais, a été extrait. En effet, selon la nature du gisement, les méthodes d’extraction varient. Nous allons nous focaliser sur les trois principales techniques:

• La séparation par gravité

Ce procédé repose sur une des propriétés physiques de l’or, sa densité. Étant tout particulièrement élevée, elle peut varier entre 15 et 19,3. La séparation par gravité vise à jouer sur la différence de densité entre l’or et les autres minéraux, qui l’accompagnent et qui possèdent une densité plus faible, pour les séparer.

• L’amalgamation

Au contact du mercure, l’or va réagir pour former un amalgame. À haute température, cet alliage va extraire l’agent chimique, permettant ainsi la récupération de l’or. Bien que cette méthode soit extrêmement néfaste pour l’environnement et peu convaincante — en effet, seulement 60% d’or est récupéré —, les exploitations minières artisanales et à petite échelle continuent de l’utiliser pour son coût peu onéreux et son accessibilité.

• La cyanuration

Introduite en 1887 par McArthur and Forrester, la cyanuration est la technique la plus répandue dans l’industrie aurifère. En effet, 80 % de l’or produit dans le monde est issu de ce procédé. Cependant, elle reste soumise à une stricte réglementation en matière d’utilisation dans les pays qui observent la loi. Après avoir été réduit en plusieurs fragments, le minerai est immergé dans une solution de cyanure de sodium pour être ensuite filtré en vue d’une désoxygénation.

En y ajoutant de la poussière de zinc ou du charbon actif, l’or va se condenser au fond de la cuve pour être ensuite récupéré et fondu en lingots.

En plus d’utiliser des intrants chimiques, l’extraction aurifère nécessite une large quantité de minerais pour obtenir des résultats qui restent relativement faibles. Ainsi, extraire 1 gramme d’or génère plus de deux tonnes de rebuts miniers ce qui peut avoir un impact écologique important.

 

À SUIVRE -> Pourquoi il faut aussi regarder les mines d’or?

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