Ben Bernanke croit toujours en la reprise. Photo : Bloomberg.
Ben Bernanke reste de marbre, même si le nombre d’analystes soulignant à quel point les Etats-Unis peinent à s’extraire de la récession va en se multipliant. Il a décidé aujourd’hui, avec le Comité de politique monétaire, de maintenir les principaux taux directeurs de la Réserve fédérale aux mêmes niveaux, à savoir entre zéro et 0,25%. Et il anticipe que les conditions économiques devraient justifier ce niveau exceptionnellement bas des taux «durant une période prolongée».
Selon le communiqué émis par le Comité, la Fed considère que l’on assiste depuis sa réunion de novembre «une poursuite de la reprise économique aux Etats-Unis», à un rythme cependant insuffisant pour réduire le chômage. Par exemple, les dépenses des ménages sont à la hausse «sur un rythme modéré», et ce même si elles sont limitées par plusieurs facteurs : le haut niveau du chômage, la faible croissance des revenus, la baisse de la richesse immobilière et des conditions de crédit «tendues». Autre exemple : les dépenses des entreprises en équipements et logiciels «progressent toujours», mais certes «moins vite qu’en début d’année».
Bien entendu, les experts de la Fed reconnaissent que plusieurs facteurs ne permettent pas de rayonner d’optimisme. Ils évoquent, entre autres, les investissements dans des structures non-résidentielles, qui continuent d'être faibles. Les employeurs réticents à l’embauche. Ou encore, l’immobilier «déprimé».
L’attention des analystes portait surtout sur l’opinion de la Fed par rapport aux risques d’une prochaine inflation. Le Comité a rappelé qu’il cherchait à favoriser la stabilité des prix et qu'il était persuadé être en mesure de le faire. Il a d’ailleurs rappelé qu’il poursuivait les mesures déjà entreprises, comme le rachat pour 600 milliards de dollars américains de titres du Trésor, d'ici la fin du second trimestre de 2011, à un rythme de 75 milliards par mois. Le Comité réévaluera régulièrement le rythme de ces achats du programme d'assouplissement quantitatif et la taille globale du plan, «à la lumière d’informations nouvelles».
Thomas M. Hoenig a été le seul membre de la Fed à voter contre la décision de politique monétaire prise aujourd'hui. Il considère que l'amélioration est telle que l'on n'a plus besoin de maintenir «un haut niveau de politique accommodante». Cela peut même augmenter les risques de déséquilibres économiques ou financiers et provoquer une croissance des anticipations d'inflation à long terme susceptible de déstabiliser l'économie américaine.
