Bourse: N'entendez-vous pas les violons?

Publié le 16/12/2016 à 11:54

Bourse: N'entendez-vous pas les violons?

Publié le 16/12/2016 à 11:54

Par Jean Gagnon

L’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis a fait bondir les marchés boursiers. Alors qu’arrive le temps des Fêtes, période généralement favorable à des hausses de marchés, n’est-il pas dangereux de se laisser aller à une telle complaisance ?

« On achète au son des canons, mais on doit vendre au son des violons », rappelle Clément Gignac, économiste, stratège et gestionnaire de portefeuilles à l’Industrielle Alliance. Quand les canons grondent et que tous sont effrayés, c’est le moment d’acheter. Mais il faut vendre lorsque le son des violons indique que la complaisance s’est installée, dit l’adage boursier.

Pour la première fois en 4 ans, Clément Gignac va entreprendre la nouvelle année avec une position neutre sur le marché boursier, et non pas une position surpondérée en actions comme ce fut le cas au cours des dernières années.

Pour lui, il est dangereux de se laisser emporter par l’optimisme actuel qui règne sur le marché. D’abord, l’absence de volatilité risque de ne pas durer éternellement. Mais aussi, il faut être conscient du risque important que suscite l’élection de Donald Trump et les réactions éventuelles de la Chine qui pourrait devenir belliqueuse envers les multinationales américaines.

L’élection de Trump nous a poussés vers une grande complaisance, estime le stratège de l’Industrielle Alliance. La gouvernance et l’éthique sont complètement mises de côté et on ignore totalement la presse. Les taux obligataires montent, et la bourse se négocie à 20 fois les bénéfices. « Dans un tel contexte, nous entamerons la prochaine année avec beaucoup de suspicion », dit Clément Gignac. « L’année 2017 s’avérera-t-elle d’être celle de la grande désillusion », se demande-t-il.

David Rosenberg, économiste en chef chez Gluskin Sheff à Toronto, entend également les violons. Il croit que la poussée de 7,5 % des marchés à la suite de l’élection de Trump est trop forte et que ceux qui croient qu’elle va se poursuivre encore longtemps commettent une grave erreur.

Le marché boursier pourrait bien terminer l’année 2016 en force, explique l’économiste. Mais cela pourrait bien nous conduire rapidement à un repli important, tel celui que nous avons vécu en janvier-février dernier.

Selon lui, les investisseurs ne tiennent compte que des promesses du président élu qui peuvent aider le marché des actions, telles l’augmentation des dépenses en infrastructures, les baisses d’impôts et la relaxation de certaines réglementations. Ces investisseurs oublient les facteurs beaucoup moins favorables aux actions, tels l’élan protectionniste et le climat d’incertitude politique qui est en voie de se mettre en place.

Toujours selon Rosenberg, l’évaluation boursière est déjà très élevée. Un retour à la moyenne historique risque de faire chuter le S&P 500 à 1950.

À l’opposé, Jim Paulsen, chef stratège chez Wells Capital Management, demeure enthousiaste. « Après des années de pessimisme à la suite de la crise financière de 2008, une explosion de la confiance à Wall Street pourrait propulser les bourses toujours plus haut pour encore longtemps, et cela même en face d’une hausse de taux d’intérêt », dit-il en entrevue à CNBC.

« Une série de développements positifs dont une plus forte croissance économique, des perspectives de bénéfices supérieurs pour les sociétés et un agenda nettement favorable au milieu des affaires du président élu Donald Trump pourraient pousser les actions plus haut que ce que l’on peut penser », ajoute le stratège.

Il prévoit que l’indice S&P 500 pourrait surpasser le niveau de 2450, et ce même dans un contexte où le taux sur les obligations de 10 ans du Trésor américain s’élevait jusqu’à 3,5 %. Le risque d’un renversement des marchés boursiers n’apparaîtra que plus tard en 2017, et cela à partir d’un niveau plus élevé, selon lui.

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