Une autre raison de préférer les colosses en Bourse

Publié le 02/03/2012 à 14:27, mis à jour le 30/07/2012 à 11:40

Une autre raison de préférer les colosses en Bourse

Publié le 02/03/2012 à 14:27, mis à jour le 30/07/2012 à 11:40

BLOGUE. Les plus grandes sociétés américaines sont celles qui bénéficient le plus des bas taux d’intérêt sans précédent qui prévalent dans le marché américain des obligations de première qualité.

L’appétit des investisseurs pour les obligations de sociétés est telle que certaines entreprises réussissent à se financer pour aussi peu que 1,5 % pour un terme de cinq ans (HJ Heinz) ou encore de 0,55 %, pour trois ans (IBM).

Les plus grandes sociétés ont un avantage de plus cette année parce que les courtiers des banques qui négocient directement avec la Réserve fédérale ont diminué de moitié l’encours des obligations de sociétés qu’ils tiennent en inventaire depuis le début de 2011, pour se préparer à la loi Volcker qui empêchera les banques à négocier avec leur propre capital, rapporte le Wall Street Journal (http://online.wsj.com/article/SB10001424052970204062704577221482793236836.html

Comme quoi des règles conçues pour protéger le système financier ont parfois des effets indésirables.

De peur de se retrouver avec des obligations qui se négocient moins fréquemment, les acheteurs d’obligations de sociétés se tournent donc vers les plus gros émetteurs qui émettent au moins 500 millions de dollars américains d’obligations à la fois.

Ainsi, les séries d’obligations de 750 millions de dollars américains et plus ont un coupon d’intérêt légèrement inférieur, aux séries affichant des caractéristiques similaires, mais de plus petite taille.

Aussi, la proportion des obligations qui se négocient sur le marché secondaire après leur émission est supérieure pour les plus imposantes émissions, précise MarketAxess Research.

Ainsi, pour les émissions d’un milliard et plus, 12,4 % des obligations ont changé de mains, après l’émission, depuis le début de l’année.

Pour les émissions de 250 millions de dollars américains et moins, à peine 5 % des obligations ont changé de mains.

Certaines sociétés gonflent la taille prévue de leur émission pour bénéficier du taux d’intérêt plus avantageux qu’elles peuvent obtenir.

H.J. Heinz a conclu en février une émission d’obligations de cinq et de dix ans de 600 millions de dollars américains, mais le géant des aliments aurait pu en mettre 4 milliards de dollars américains, si elle avait répondu à toutes les commandes, rapporte Reuters

En février, Viacom a réussi à émettre des obligations de trois ans à un taux de 1,25 %, un plancher record pour un titre coté triple B, surpassant le plancher record de 1,4 % établi deux semaines plus tôt par Freeport McMoRan.

Le chemin de fer CSX a aussi battu un record en émettant des obligations de 30 ans, de 4,4 %, pour une cote triple B.

Le même jour qu’IBM a émis des obligations de trois ans à un taux de 0,55 %, le 1er février, Procter & Gamble a vendu des obligations de dix ans, à un taux plancher de 2,3 %. Le lendemain, McDonald’s Corp. a émis des obligations de 30 ans à un taux plancher record de 3,7 %, dans sa catégorie.

Une semaine plus tard, Walt Disney a émis des obligations de cinq ans à un taux plancher record de 1,125 %.

Ces grandes entreprises profitent toujours des lendemains de la crise financière pour se financer à bon prix pour des années à venir.

Ce blogue reviendra au cours de la semaine du 12 mars.

 

À propos de ce blogue

La Sentinelle de la Bourse se veut un blogue pour les investisseurs qui s¹intéressent aux rouages de la Bourse et aux marchés financiers. Son objectif : surveiller et débusquer des repères financiers pertinents pour prendre le pouls des Bourses et ainsi mieux aiguiller les décisions de placement de l¹investisseur.

Dominique Beauchamp
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