Mooney: L'illusion du dividende

Publié le 31/10/2012 à 08:36

Mooney: L'illusion du dividende

Publié le 31/10/2012 à 08:36

BLOGUE. Les titres à dividende sont plus populaires que jamais. Et il est facile de comprendre pourquoi.

Dans un contexte où les certificats de placement garanti et les certificats de dépôt offrent des rendements approchant le zéro, un titre avec un rendement en dividende de 3 ou 4%, avec en prime la possibilité que celui-ci augmente au fil des ans est une proposition alléchante, voire irrésistible.

Toutefois, si je me fie aux discussions et aux questions de lecteurs, le dividende reste mal compris. Par exemple, lorsque j’ai mentionné à un épargnant qu’un dividende l’enrichira seulement s’il est réinvesti, il m’a regardé et m’a demandé si je blaguais.

Ou cet autre investisseur à qui j’ai mentionné que ce n’est pas nécessairement une bonne idée de planifier sa retraite principalement sur les dividendes en croyant que cela lui permettra de ne pas piger dans son capital.

Le dividende est un revenu versé par une société à ses actionnaires. Il n’ajoute pas de valeur à une entreprise, ni à un portefeuille. Par exemple, supposons que vous avez 1 000 actions d’un titre qui vaut 100$ et que la société verse un dividende de 1$. Avant le dividende, vous aviez un capital de 100 000$ (1 000 X 100$). Après le dividende (oublions la fiscalité pour le moment), vous aurez 1 000 actions valant 99$ chacune plus 1 000$ en encaisse, pour un total de 100 000$.

Toutefois, si vous dépensez votre 1 000$ (ce qui est le cas à la retraite), vous n’avez plus que 99 000$.

Sur le plan des flux d’argent, un investisseur peut arriver au même résultat en vendant quelques actions. Dans l’exemple précédent, il n’a qu’à vendre 10 actions à 100$ et dépenser le 1 000$. Il lui restera 990 actions à 100$, soit un capital de 99 000$!

Si vous trouvez cela un peu tordu, c’est que vous oubliez les avantages de cette stratégie, le premier étant que vous avez le contrôle total sur le moment où vous réalisez une partie de la valeur de votre portefeuille. Dans le cas des dividendes, vous êtes entièrement dépendant des décisions corporatives.

De plus, vous pouvez gérer activement l’impact fiscal de chaque vente alors que le dividende est imposé comme du revenu, même s’il profite d’un crédit d’impôt. Par exemple, vous pouvez vendre en premier des actions qui ne se sont pas appréciées, limitant les gains en capital. Ou vous pouvez apparier les gains et les pertes pour éliminer les profits fiscaux.

Tout cela ne veut pas dire que les dividendes n’ont aucune importance. Ce n’est pas ce que je dis. C’est un outil parmi d’autres dans votre arsenal d’investisseurs pour réaliser vos objectifs financiers.

Mais le dividende n’est pas magique, ni omnipotent!

Bernard Mooney

 

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