Le potentiel, c'est secondaire

Publié le 27/10/2011 à 09:13, mis à jour le 27/10/2011 à 09:37

Le potentiel, c'est secondaire

Publié le 27/10/2011 à 09:13, mis à jour le 27/10/2011 à 09:37

Blogue. De nombreux investisseurs ont des problèmes à comprendre un concept clé du placement. Il faut d’abord évaluer les risques avant de considérer le potentiel de gain.

Je l’ai réalisé encore une fois cette semaine lorsqu’après une conférence faite à Québec, une personne m’a lancé qu’elle ne pouvait pas comprendre que je n’achète pas de petits titres très prometteurs. Dans ma présentation, j’explique entre autres qu’en fonction de mon approche, j’évite systématiquement les «titres concept», soit ces titres qui reposent sur un nouveau produit, un nouveau service, etc.

En fait, je ne les évite pas vraiment directement. Je demande qu’une société ait au moins cinq années de croissance, à la fois dans les profits et les revenus. Sinon, je n’ai aucun intérêt. Une retombée de cette règle c’est d’éliminer tous les titres qui n’ont pas d’historique financier, ce qui comprend tous les titres concept.

Cette personne a ajouté que «je laissais beaucoup d’argent sur le table» (remarquez le langage emprunté à celui du joueur, du parieur).

Ce n’était pas l’endroit pour partir un débat. Je me suis contenté de lui mentionner que réussir à lancer une nouvelle entreprise, même avec un produit prometteur et un bon dirigeant, était fort difficile et très risqué. Le pourcentage de réussite est très faible, vraiment très faible. C’est la nature de notre système économique de laisser peu de place, ou du moins pas facilement, aux petits nouveaux.

L’autre point crucial que j’aurais dû lui dire, c’est qu’un bon investisseur commence d’abord et avant tout par se préoccuper des risques. Avant même de penser à faire un sou de profits, il évaluera les possibilités de perdre son capital, en tout ou en partie. Parce que son obsession, sa crainte ultime, c’est de perdre de façon permanente du capital (à l’opposé de pertes provoquées uniquement par les fluctuations boursières).

Je dirais d’ailleurs qu’il y a là une différence fondamentale entre l’investisseur et le spéculateur, le premier se concentrant sur les risques (il fait donc preuve de prudence) et l’autre sur le potentiel de gain (faisant preuve d’avidité).

Cela revient au vieil adage répété souvent par Warren Buffett :

 «Il y a deux règles pour réussir en Bourse :

 La première est de ne pas perdre de capital.

La deuxième est de ne pas oublier la première. »

Qu'en pensez-vous?

Bernard Mooney

P.S. En passant, je ne dis pas que le potentiel n’est pas important; je dis qu’il doit passer en deuxième, après l’évaluation des risques. BM

 

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