Le mythe des titres à petite capitalisation


Édition du 28 Mars 2015

Le mythe des titres à petite capitalisation


Édition du 28 Mars 2015

Par contre, il faut vivre sur une autre planète pour croire qu'il coûte aussi cher d'échanger des titres à grande capitalisation que de plus petits titres. En fait, même si on tient pour acquis le rendement supérieur d'environ 1,2 % cité partout, les coûts additionnels pour négocier ces titres grugent probablement tout ce rendement dit supérieur (écart de négociation plus grand entre le prix offert et le prix demandé).

Alors, si vous tenez compte du biais lié à la disparition des sociétés et des frais de transaction plus élevés, la supériorité des titres à petite capitalisation disparaît.

La stratégie à privilégier

Qu'est-ce que cela signifie pour vous ? D'abord, si vous êtes un investisseur actif, c'est-à-dire que vous achetez et vendez vous-même vos titres, je vous recommande de ne faire aucune différence entre un titre à petite capitalisation et un titre à grande capitalisation. Dans mon cas, je cherche des sociétés de grande qualité, point. Leur envergure n'est pas un critère.

Je ne me dis jamais : «Je dois trouver des titres à petite capitalisation parce qu'ils performent mieux» ni «Je préfère les gros titres parce qu'ils sont sécuritaires». Si la taille est un facteur, c'est uniquement lorsque vient le moment d'évaluer le potentiel de croissance, en théorie plus élevé dans une entreprise plus petite (allez dire cela aux dirigeants d'Apple).

Par ailleurs, si vous préférez les produits indiciels, ne mettez pas un sou dans des FNB qui reposent sur des indices de titres à petite capitalisation (comme l'iShares S&P/TSX SmallCap Index, ou XCS). C'est inutile.

Je sais que cela contredit les conseils de nombreux spécialistes bien intentionnés. Je vois souvent des épargnants qui se retrouvent avec une dizaine de FNB, y compris un FNB canadien de titres à petite capitalisation, un autre américain et même un international.

Et on vous vendra cette idée en vous parlant de leurs rendements plus élevés (vous savez que c'est loin d'être un argument solide) et aussi par souci de diversification. Ce dernier point est peu valable à mon avis, car si vous investissez dans le FNB qui repose sur l'indice S&P/TSX, c'est comme si vous achetiez plus de 200 titres. Ajoutez à cela un FNB américain basé sur le S&P 500, et vous ajoutez indirectement 500 titres à votre portefeuille.

Affirmez-moi, sans broncher, qu'un portefeuille de 200 000 $ ou 300 000 $ investi dans plus de 700 titres, parmi les plus gros en Amérique du Nord, n'est pas assez diversifié....

La morale, c'est que vous n'avez pas besoin de plus de deux ou trois FNB dans votre portefeuille d'actions ; vous n'avez pas besoin de FNB investissant dans les titres à petite capitalisation et encore moins de FNB spécialisés comme ceux qui reposent sur des secteurs ou des produits spécifiques. Laissez tous ces outils de placement aux spéculateurs qui ne font qu'enrichir l'industrie financière !

De mon blogue

Bourse: Quand l'économie fait mentir les économistes

En théorie, le consommateur qui dépense moins pour faire le plein d'essence se retrouve avec plus d'argent pour acheter d'autres biens et services. Par conséquent, une baisse importante des prix pétroliers - négative pour les pétrolières - devrait favoriser d'autres secteurs de l'économie. C'est sur ce genre d'hypothèses que reposent bien des prévisions économiques. Sauf que, jusqu'à maintenant, on attend toujours que cette théorie se transforme en réalité. En effet, les plus récentes statistiques économiques américaines démontrent que le consommateur ne se comporte pas comme prévu. Par exemple, les ventes au détail sont nettement inférieures aux attentes. Elles ont reculé de 0,6 % en février.

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