Le financement participatif, source de danger pour les investisseurs


Édition du 22 Février 2014

Le financement participatif, source de danger pour les investisseurs


Édition du 22 Février 2014

Une folie pour l'épargnant

Pour les entrepreneurs à la recherche de capital, le phénomène du financement participatif pourrait représenter une révolution, en ce sens qu'il multipliera pratiquement à l'infini les sources et les possibilités de financement. Par contre, d'une perspective de l'investisseur et de l'épargnant, c'est une tout autre histoire. Il y a dans le financement participatif les germes de désastres épouvantables.

Pourquoi ? Parce qu'on fournit à l'épargnant la corde de sa pendaison financière.

Investir en Bourse comporte d'importants risques. C'est pour cela que, lorsque vous ouvrez un compte chez un courtier, ce dernier est obligé de vous faire remplir un questionnaire sur vos connaissances et votre capacité à encaisser les risques.

Les organismes de réglementation forcent les courtiers à bien connaître leurs clients.

De plus, après 30 ans de placement en Bourse, je peux vous confirmer que bien investir est difficile. Je dirais même que c'est hors de portée d'une grande partie des gens, entre autres parce qu'ils sont incapables de vivre avec les fluctuations des marchés. Un grand nombre est aussi incapable d'évaluer une entreprise.

Je parle ici de grandes entreprises, des sociétés ouvertes qui ont des performances historiques de 10, 20, voire 100 ans. Des General Electric, des Microsoft, des Pfizer, des Bombardier, etc. Des titres qu'on peut acheter et vendre à coup de millions de dollars en quelques secondes.

L'expérience de l'investisseur moyen dans ce marché est peu reluisante. Et cela, malgré la qualité des sociétés offertes, malgré l'information disponible et malgré les innombrables règles de divulgation qui protègent l'épargnant.

Or, voilà que nos grands penseurs politiques et réglementaires ouvrent ce marché pour y inclure des sociétés privées de petite taille. Comme il est génial d'offrir des titres de sociétés 1 000 fois plus risquées, divulguant 10 fois moins d'informations à Joe Blow, qui n'y connaît pas grand-chose.

Si vous croyez que je souffre de paranoïa, j'ai des nouvelles pour vous. La réalité économique, c'est que la plupart des petites entreprises sont des échecs ! Je serais surpris qu'une société sur trois soit encore ouverte après cinq ou dix ans.

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