La relation entre liquidité et rendements

Publié le 22/11/2011 à 09:23, mis à jour le 22/11/2011 à 13:22

La relation entre liquidité et rendements

Publié le 22/11/2011 à 09:23, mis à jour le 22/11/2011 à 13:22

Blogue. Si vous voulez avoir les rendements les plus élevés, vous devriez chercher les titres les moins liquides. Il y a en effet une relation inverse entre liquidité et rendements.

Roger Ibbotson a été le fondateur d’Ibbotson Associates, société renommée pour ses travaux sur les rendements des principaux actifs à long terme. M. Ibbotson est maintenant gestionnaire pour Zebra Capital où il a bâti une approche entre autres sur la surperformance des titres moins liquides.

En examinant les rendements en fonction de plusieurs variables comme l’évaluation des titres, leur liquidité, etc. le financier a réalisé que l’impact de la liquidité était prononcé, beaucoup plus que ses attentes.

Ainsi, il a divisé l’univers de titres en quatre quadrants, des plus chers aux moins chers (sur la base de l’évaluation) et également sur la base de la liquidité (cette dernière étant le taux de rotation annuel des actions d’une société).

Les titres les moins chers (par exemple, avec les ratios cours/bénéfices les plus bas) et les moins liquides ont généré des rendements annuels de 20,8% pendant la période analysée, soit de 1972 à la fin de 2010. Cela se compare à 12,5% pour les titres les moins chers, mais les plus transigés.

Il a fait la même étude pour des marchés à l’extérieur des États-Unis et a obtenu les mêmes résultats.

Les rendements augmentent lorsque la liquidité diminue.

Sur la base de ces résultats, il a bâti un nouveau ratio appelé V/E, soit la valeur en dollars des actions transigées l’année dernière divisée par ses profits. «Nous voulons acheter des titres avec un bas ratio V/E», a-t-il expliqué au bulletin Value Investor Insight.

La liquidité d’un titre est en fait un indicateur de la demande pour ce titre et par conséquent de sa popularité. Plus un titre est liquide, plus il se transige et on peut présumer que plus il est populaire (à taille comparable).

Ce n’est pas vraiment nouveau. Il est généralement reconnu que les tout petits titres peu liquides sont moins bien évalués. Des investisseurs comme Warren Buffett et Charles Munger ont souvent dit que s’ils se retrouvaient avec un million de dollars à investir, ils se concentreraient sur ces petits titres et leurs rendements seraient très élevés.

C’est l’avantage du petit investisseur qui sait ce qu’il fait : il a à sa portée bien des titres possiblement intéressants que la plupart des gestionnaires professionnels ne peuvent acheter.

Enfin, cela confirme également l’idée que plus un gestionnaire a du capital à gérer, plus il lui sera difficile de battre les indices.

Qu’en pensez-vous?

Bernard Mooney

P.S. Parmi les plus importantes participations de Zebra au 30 septembre, on retrouve Loral Space, Brookfield Asset Management, Rogers Communications, BCE et WellPoint.

 

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