Le départ de Bill Miller

Publié le 21/11/2011 à 09:24, mis à jour le 21/11/2011 à 09:24

Le départ de Bill Miller

Publié le 21/11/2011 à 09:24, mis à jour le 21/11/2011 à 09:24

Blogue. Le vendredi 18 novembre, la société financière Legg Mason Inc  a annoncé le départ de Bill Miller à la tête du Legg Mason Capital Management Value Trust. Sam Peters le remplacera le 30 avril 2012.

J’ai une grande admiration pour M. Miller. C’est un brillant investisseur, capable de résister aux mouvements de foule, très articulé et tous ses écrits étaient très éducatifs.

Comme bien d’autres, avoir beaucoup de capital à gérer a probablement eu raison de lui.

Bill Miller est devenu célèbre après avoir battu l’indice S&P 500 pendant 15 années consécutives, jusqu’en 2005. Ce qui a attiré des capitaux énormes vers son fonds, et a aidé grandement toute la société Legg Mason.

Toutefois, depuis cinq ans, sa performance a été de -9,6 % par année, parmi les pires chez les fonds comparables. Il a sous-performé par rapport aux indices pendant quatre de ces cinq ans.

En 2008, son rendement a été de -55% dans un marché en baisse de 37%.

Ce qui explique que l’actif du Value Trust soit passé de 21 milliards de dollars (G$ US) à 2,8G$ US!

M. Miller s’est entêté avec Eastman Kodak, titre qu’il a commencé à acheter en 2000 à 55$US (il a acheté jusqu’en 2005) et qu’il a liquidé cette année à 3,89$ US en moyenne, encaissant une perte de 551M$ US.

Il a avoué que ce titre était la plus grande erreur de sa carrière de 30 ans, pour ce qui est d’un titre en particulier.

Il a de plus boudé le secteur de l’énergie au milieu des années 2000 et a sous-estimé l’impact de la crise sur les financières en 2008, deux grands facteurs dans sa mauvaise performance à long terme.

Trop brillant?

Chez Legg Mason, les déboires de M. Miller ont été un facteur dans la mauvaise performance de la société, frappée par 16 trimestres consécutifs de rachats. Ce qui explique les pressions internes pour qu’on lui montre la porte.

Il continuera de gérer le Opportunity Trust (-34% cette année et -13% sur 5 ans).

Bill Miller est un autre exemple qu’un quotient intellectuel élevé n’ouvre pas nécessairement les voûtes du succès boursier. Une personne brillante peut justifier n’importe quelle décision et la rationaliser jusqu’à sa mort…

Au 31 octobre, le fonds Value Trust avait 3,6% dans Apple, 2,8% dans Microsoft et eBay, 2,7% dans Philip Morris et General Electric, 2,6% dans Wells Fargo, 2,5% dans BlackRock, JPMorgan Chase et PNC Financial et 2,4% dans AFLAC.

Bernard Mooney

 

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