Olympe, une PME qui fait suer

Publié le 17/09/2011 à 00:00

Olympe, une PME qui fait suer

Publié le 17/09/2011 à 00:00

En mettant au monde la première entreprise québécoise en santé au travail en 1984, Pierre Audet n'aurait pu prédire être un jour à la mode.

"J'aurais eu les cheveux bleus à l'époque, j'aurais créé le même effet !" s'amuse aujourd'hui le président d'Olympe.

Personne n'imaginait alors qu'une entreprise de services de Saguenay conquerrait les grandes villes de la province. Et pourtant ! Olympe compte aujourd'hui 600 grandes entreprises et PME parmi ses clients, de Rio Tinto Alcan à Biscuits Leclerc, et 95 % de ses activités se font en dehors de sa région. Olympe a des bureaux à Québec et à Montréal, mais conserve son siège social à Saguenay.

"Je vends de la qualité de vie au travail ; j'en voulais pour moi aussi ! Je ne me voyais pas élever mes enfants au centre-ville de Montréal", explique M. Audet.

Olympe est née de la nécessité de se créer un emploi à une époque où, armé d'un baccalauréat en éducation physique, Pierre Audet se heurtait à des portes fermées. Au contact des travailleurs forestiers, victimes d'embonpoint et de maux de dos liés à la mécanisation des opérations, l'entrepreneur a eu l'idée de les aider à retrouver la santé. Les papetières lui ont donné l'occasion d'aménager ses premiers centres d'activité physique en entreprise et, ces dernières années, la norme "Entreprise en santé" a mis du vent dans les voiles d'Olympe.

"On s'attend à doubler nos activités cette année", se réjouit l'homme d'affaires.

Des clients fidèles

Olympe offre à ses clients de la santé clés en main. Avec l'expertise de ses kinésiologues, nutritionnistes, ergonomes et autres spécialistes du mieux-être, elle élabore ses programmes de santé selon les besoins exprimés par les entreprises et leurs employés.

"On n'a jamais perdu un client, se réjouit le président d'Olympe, sauf en cas de fermeture. Même en récession, on nous a gardés, parce que les gestionnaires ont pensé qu'il valait mieux maintenir en santé les employés qui subissaient une plus grande pression."

Olympe a aménagé et gère une centaine de centres d'activité physique en milieu de travail, qui ont nécessité des investissements initiaux de 50 000 $ à 250 000 $ (frais d'installation et de gestion). Diverses études nord-américaines ont établi que le rendement de l'investissement pour les entreprises peut être jusqu'à quatre fois plus élevé, en raison de la diminution de l'absentéisme, des cotisations à la CSST et aux régimes d'assurance collective, ainsi que du taux de roulement du personnel.

"Certains gestionnaires ne voient même pas la nécessité de calculer les avantages en dollars, parce qu'ils constatent que ceux qui s'entraînent sont moins malades et que le climat de travail est meilleur."

Il est possible de concevoir des programmes de santé au travail sans centre d'activité physique dans l'entreprise. Toutefois, pouvoir s'entraîner sur les lieux de travail donne des résultats plus probants.

"C'est là qu'on va chercher Monsieur ou Madame Tout-le-Monde qui a un petit surplus de poids et qui a du mal à trouver du temps pour l'activité physique."

La clé du succès d'Olympe, selon son président, est d'avoir développé une approche intégrée de la santé et de la qualité de vie au travail. Ses interventions touchent autant l'activité physique que la consolidation d'équipe, les communications ou l'équilibre travail-famille.

"On a des concurrents dans tous les secteurs, mais personne n'a une approche aussi globale."

UNE COOP SANTÉ À LA SAAQ

La santé au travail, une responsabilité d'employeur ? Pas seulement ! Les employés du siège social de la Société d'assurance automobile du Québec (SAAQ) ont décidé de prendre les choses en main. Ils ont formé une coopérative pour s'offrir de meilleurs services et bonifier leur centre d'activité physique.

Olympe a participé au développement de ce concept, qui suscite beaucoup d'intérêt auprès des ministères et des sociétés d'État.

"Le secteur public a souvent peur que ce soit mal vu d'investir dans la santé au travail, parce que c'est l'argent des contribuables. Mais les employés de ce secteur ont les mêmes besoins que ceux des entreprises privées", se réjouit Pierre Audet.

La SAAQ a fourni les locaux et elle a investi 195 000 $ pour aménager le centre. La coopérative Zone Active a aussi bénéficié d'une subvention de démarrage de 35 000 $. Le reste du budget d'exploitation de 175 000 $ proviendra des membres de la coopérative.

Devenir autonome

"Notre objectif est de devenir autonome. On espère aller chercher 20 % des 2 700 employés comme membres", souligne la présidente du conseil d'administration, Anne-Marie Lemire.

La SAAQ avait depuis 1991 un centre d'activité physique en milieu de travail, mais il était situé au sous-sol, dans un espace étroit.

"Ça freinait les élans. Ce n'était pas évident non plus de pouvoir donner des cours. Aujourd'hui, plus d'employés peuvent participer", affirme Mme Lemire. Olympe établit des programmes d'activité physique sur mesure pour chaque membre de la coop. En plus, elle offre des cours de yoga, de Pilates, de spinning, de step et d'aérobie, selon les désirs de la clientèle.

OLYMPE EN RÉSUMÉ

Chiffre d'affaires : confidentiel

Nombre d'employés : 72

Réalisations : Construction d'une centaine de centres d'activité physique en entreprise et gestion de 14 autres, surtout au Québec.

Clientèle : Plus de 600 entreprises utilisent annuellement les services en santé et en mieux-être d'Olympe, ainsi que ses produits de communication en santé (ils sont traduits en anglais et diffusés jusqu'aux États-Unis).

Expansion : Une nouvelle division, Utshu Olympe, a été créée pour le Grand Nord avec trois partenaires autochtones. L'entreprise se positionne pour profiter des retombées du Plan Nord, et prévoit aussi servir des communautés autochtones.

À la une

Les profits d’Alphabet bondissent

25/04/2024 | AFP

La maison mère de Google a été portée par la publicité, le cloud et l’IA.

Microsoft fait mieux que prévu au premier trimestre

25/04/2024 | AFP

Dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de la Bourse, l’action Microsoft gagnait près de 5%.

Les prévisions d’Intel déçoivent

25/04/2024 | AFP

Les prévisions pour la période en cours ont hérissé le marché.