EADS créera un campus en aérospatiale au sud de Munich

Publié le 26/10/2013 à 00:00

EADS créera un campus en aérospatiale au sud de Munich

Publié le 26/10/2013 à 00:00

Par F.N.

Le géant de l'aérospatiale EADS (qui s'appellera Airbus à compter de 2014) a quelque 30 000 brevets à son actif. Or, de ce nombre, une minorité seulement débouche sur une innovation utilisée dans l'aérospatiale. Pour corriger le tir, la multinationale est en train de créer un campus qui regroupera des scientifiques et des ingénieurs de façon permanente à son complexe de recherche à Ottobrunn, au sud de Munich.

Ce complexe, un ancien site industriel, est déjà au coeur de la stratégie de recherche du géant de l'aérospatiale. Pas moins de 300 ingénieurs y trouvent des idées pour les quatre divisions d'EADS (Airbus, Astrium, Cassidian et Eurocopter). Pour commercialiser davantage de ces idées, EADS transforme le site en un campus moderne qui s'appellera le Bavarian International Campus Aerospace and Security (BICAS).

Le complexe de recherche collabore déjà avec plusieurs universités et centres de recherche. Par exemple, EADS peut faire tester des idées embryonnaires par des laboratoires universitaires. Ses quatre divisions financent aussi des chaires universitaires. C'est le cas d'Eurocopter avec l'université technique de Munich (TUM). Mais les universitaires et les ingénieurs d'EADS travaillent rarement sur des projets à long terme.

C'est ce que BICAS corrigera en regroupant, au cours des prochaines années, des scientifiques et des industriels sur un seul site. «Nous voulons qu'ils se côtoient, qu'ils échangent des idées, qu'ils mangent même ensemble à la cafétéria ! Nous ne voulons surtout pas qu'ils innovent en vase clos, en s'envoyant des courriels», dit Alexander Mager, directeur de projet du BICAS.

Une approche qui stimulera l'innovation, en plus de développer une culture entrepreneuriale auprès des 2 000 à 3 000 personnes qui travailleront sur le site, espère EADS. La multinationale investira 60 millions d'euros (82 M$) pour créer ce campus. Le reste de la facture de 150 M€ sera assumé par les partenaires d'EADS, dont la TUM, le groupe Siemens (énergie, transport, santé), le fournisseur de solutions technologiques IABG et le gouvernement de la Bavière.

Objectif : le marché

Ce campus ne regroupera pas seulement des industriels et des scientifiques. Il permettra de travailler sur le cycle complet de l'innovation (neuf stades qui vont de l'émergence d'une idée à sa commercialisation) et non plus seulement sur les quatre premiers, en recherche fondamentale et appliquée, comme c'est le cas en ce moment. Car il ne suffit pas d'avoir de bonnes idées, encore faut-il qu'elles aboutissent sur le marché, insiste Detlef Müller-Wiesner, vice-président principal et responsable des projets d'innovation, chez EADS, à Munich. «Recherche n'est pas synonyme d'innovation. Nous investissons en recherche pour générer des connaissances. Mais ce n'est pas de l'innovation. Nous innovons et nous faisons de l'argent lorsqu'une de ces connaissances se retrouve dans l'un de nos produits ou de nos procédés.»

Le campus se spécialisera dans cinq secteurs : l'aérospatiale durable (efficacité énergétique, biocarburants, etc.), la sécurité publique (systèmes pour faire face à de nouvelles menaces), les systèmes autonomes (les drones) et les systèmes intégrés (simulations technologiques, etc.), et l'innovation ouverte.

Le campus accueillera aussi chaque année 200 étudiants à la maîtrise dans ces secteurs. Des fournisseurs des entreprises partenaires du projet seront autorisés à s'installer sur le site, à la condition qu'ils soient engagés dans le processus de recherche et d'innovation.

Même si le campus d'Ottobrunn mettra l'accent sur la commercialisation d'innovations à court et à moyen terme, EADS continuera d'y faire de la recherche à long terme, comme nous avons pu le constater en visitant le centre de recherche - sans être autorisé toutefois à y prendre des photos.

Le groupe travaille par exemple sur un projet de commercialiser dans 25 ans un gros transporteur de passagers entièrement électrique. Ses ingénieurs ont aussi mis au point un carburant pouvant remplacer le kérosène fait exclusivement à base d'algues. Il n'émet donc aucun gaz à effet de serre. Et il fonctionne : EADS l'a testé sur des hélicoptères. Le hic : il coûte environ quatre fois plus cher que le kérosène.

Avec ses 300 chercheurs, le site d'Ottobrunn est le deuxième centre d'EADS en importance du monde, derrière celui de Paris.

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