Tirer profit des pays émergents... en investissant plus près de chez vous

Publié le 31/03/2012 à 00:00

Tirer profit des pays émergents... en investissant plus près de chez vous

Publié le 31/03/2012 à 00:00

Profiter de la croissance rapide des pays émergents sans risquer son argent dans des entreprises étrangères dont on connaît mal l'histoire est plus facile qu'on ne l'imagine.

C'est le message qu'a livré Donnie MacKay, directeur général actions canadiennes chez Greystone Management Investments, aux CFA de Québec, à l'occasion d'un récent dîner-conférence.

«On connaît tous les défis auxquels fait face l'Europe, ainsi que l'offre excédentaire de l'immobilier aux États-Unis. Alors, d'où peut venir notre espoir sinon des pays émergents, particulièrement l'Asie ? La croissance en Chine sera encore plus rapide dans les 20 prochaines années qu'elle ne l'a été dans le dernier quart de siècle», a soutenu M. MacKay.

Le secteur agricole, un terreau fertile

L'analyste financier a étudié les mouvements des économies émergentes et exposé leurs besoins afin de déterminer des secteurs et des entreprises bien positionnés pour tirer profit du déplacement de la consommation mondiale. Le secteur agricole sera un des gagnants de cette nouvelle économie, prévoit M. MacKay. La quantité de terre arable disponible par habitant a diminué de moitié depuis les années 1960. En conséquence, pour nourrir la planète, il faut augmenter la productivité des terres. La demande d'engrais agricoles est donc en forte croissance, et deux des plus grands producteurs sont canadiens : Potash Corp., dont les bénéfices ont augmenté de 33,7 % annuellement en cinq ans, et Agrium, dont la croissance a été de 17 %.

Autre secteur porteur : celui de la santé. En 2004, environ 15 % de la population chinoise possédait une forme d'assurance maladie. En 2010, c'était près de 80 %. L'accès aux médicaments stimule la demande, et c'est l'américaine Pfizer qui trône au sommet des ventes en Chine (1 G$), indique M. MacKay.

Les constructeurs d'autos sur la bonne voie

La classe moyenne chinoise devrait doubler d'ici 2020, ce qui entraînera une hausse marquée des ventes d'automobiles. «Il y a encore un marché immense à atteindre, et la bonne nouvelle, c'est que General Motors est le numéro un en Chine actuellement. C'est surprenant pour nous, mais là-bas, la marque est perçue comme un gage de qualité !» a lancé M. MacKay, en indiquant que le constructeur américain produisait ses véhicules pour la Chine dans des usines locales.

Bombardier, une autre piste à suivre

Le transport aérien connaîtra une envolée. Le trafic a augmenté, de 2000 à 2010, de 7,6 % par an dans les pays émergents par rapport à 2,9 % dans les pays développés. La demande d'avions est donc très forte.

«Qui aura les commandes ? Il faudra suivre de près Bombardier avec la CSeries. Trouvera-t-elle un partenaire chinois pour percer ce marché ? C'est une histoire à surveiller», dit M. MacKay.

Du côté des produits de consommation courante, les boissons gazeuses, les plats cuisinés et le tabac sont très prisés. Des sociétés nord-américaines tirent bien leur épingle du jeu dans les pays émergents ; Kraft y perçoit déjà 24 % de ses revenus, Colgate, 57 %, Unilever, 53 %, et Avon, 78 %.

Par ailleurs, le nombre de millionnaires s'est accru de 12 % en Chine, de 2009 à 2010, et atteint 535 000, ce qui est davantage qu'au Royaume-Uni (454 000). Les vendeurs de produits de luxe font donc des affaires d'or : Swatch, notamment, tire 40 % de ses revenus en Chine.

En somme, il s'agit d'investir dans ce que la Chine (et éventuellement l'Inde) a besoin d'acheter et non dans ce qu'elle produit, a conclu Donnie MacKay.

La demande d'avions est très forte en raison de la croissance du trafic aérien, notamment dans les pays émergents. «Qui aura les commandes ? Il faudra suivre de près Bombardier avec la CSeries», indique Donnie MacKay, de Greystone Management Investments.

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