Les géants technos mettent à profit leurs liquidités

Publié le 21/02/2009 à 00:00

Les géants technos mettent à profit leurs liquidités

Publié le 21/02/2009 à 00:00

Par Denis Lalonde

Les sociétés de technologies américaines, qui disposent de liquidités de 250 milliards de dollars américains (G$ US), commencent à déployer leur trésor de guerre pour profiter des occasions créées par la récession.

Les projets d'investissement et d'acquisition dans le secteur des technologies ne sont toutefois pas précurseurs d'une reprise générale de l'économie, selon les experts.

Les géants du secteur bougent

Intel a annoncé le 10 février un investissement de 7 G$ US dans ses usines américaines afin d'y produire des microprocesseurs plus rapides et moins énergivores.

Pour sa part, Cisco Systems a l'intention de profiter des quelque 30 G$ US dont elle dispose pour réaliser des acquisitions. Cisco a annoncé une émission de titres d'emprunt d'une valeur de 4 G$ US.

Oracle, premier fabricant de logiciels d'affaires au monde, profite aussi de sa solidité financière pour faire des emplettes. Le 4 février, il a mis la main sur mValent, une techno qui compte plusieurs clients dans le secteur financier.

Au Canada, le chef de file Research In Motion vient également de mettre à profit une partie de son encaisse de 1,6 G$ US. Le 10 février, RIM a offert 131 millions de dollars pour acquérir Certicom, une autre techno canadienne.

Consolidation en 2009

Chris Liddell, un dirigeant de Microsoft, a mentionné à la mi-janvier qu'il y a rarement eu autant d'occasions d'acquisition intéressantes.

Avec ses 20,7 G$ US de liquidités, Microsoft est une des sociétés technos qui disposent des plus gros coussins financiers. Plusieurs autres sociétés de technologies ont également des ressources abondantes, selon l'agence Fitch Ratings : Apple (encaisse de 25,6 G$ US), Google (15,9 G$) ainsi qu'IBM (12,9 G$ US).

Nick Nilarp, analyste chez Fitch, prévoit qu'il y aura une consolidation des sociétés technologiques cette année, car l'industrie est parvenue à maturité.

Brian Piccioni, de BMO Marché des capitaux, croit lui aussi que l'industrie est mûre pour une consolidation.

Selon lui, Cisco pourrait être intéressée par certains éléments d'actif de Nortel, qui s'est placée sous la protection de la loi sur la faillite. Selon lui, rien ne sert à Cisco de précipiter des achats qui pourraient lui coûter moins cher dans un proche avenir.

"Même si Cisco recueille des capitaux, ça ne veut pas dire qu'elle va s'en servir pour réaliser d'importants investissements ou acquisitions", précise M. Piccioni.

Il affirme que la plupart des transactions réalisées dans le secteur au cours des dernières années ont été des fiascos. Il cite notamment l'acquisition du concepteur canadien de cartes graphiques ATI par l'américaine AMD en 2006, au coût de 5,4 G$ US.

Deux courants parallèles

"C'est évident que les poids lourds de l'industrie des technos ont beaucoup de liquidités, mais il faut être très optimiste pour lier les investissements de quelques entreprises à une éventuelle amélioration de l'économie", indique Carlos Leitao, économiste en chef de Valeurs mobilières Banque Laurentienne.

Il croit que l'économie mondiale verra deux courants parallèles se former dans tous les secteurs au cours des prochains mois.

D'une part, les grandes entreprises bien gérées qui ont des milliards de dollars de liquidités vont acquérir des concurrents affaiblis par la récession. D'autre part, d'importants conglomérats qui ont acheté à tout vent ces dernières années en augmentant leur endettement, vont commencer à vendre des éléments d'actif pour assainir leur bilan.

Brian Piccioni croit que les grands de la technologie devraient commencer à verser des dividendes et à racheter des actions avant de se lancer dans de folles acquisitions.

denis.lalonde@transcontinental.ca

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