Le Québec en huit chiffres

Publié le 13/03/2010 à 00:00

Le Québec en huit chiffres

Publié le 13/03/2010 à 00:00

151,3

Il s'agit de notre endettement collectif, en milliards de dollars. Cela vous inquiète ? Vous n'avez pas totalement tort. Au 31 mars, la dette brute du gouvernement du Québec était de 151,3 milliards de dollars, ce qui représente 50 % du produit intérieur brut (PIB). En tenant compte de la partie de la dette fédérale que les Québécois doivent assumer, notre endettement collectif atteint 94 % du PIB, soit le niveau le plus élevé de l'OCDE (en 2008) après le Japon (172,1 %), l'Italie (114,4 %), la Grèce (102,6 %) et l'Islande (96,3 %). Le débat sur la dette suscite les passions au Québec : certains affirment qu'on exagère son importance, d'autres brandissent le spectre d'un marasme économique à long terme. Cette dette a un impact réel : le service de la dette représente le troisième poste budgétaire après la santé et l'éducation.

50-50

Proportion que devrait appliquer le gouvernement Charest pour atteindre l'équilibre budgétaire en 2013-2014 : la moitié de l'effort viendra des hausses de revenus et l'autre moitié des réductions de dépenses gouvernementales. C'est ce que propose un comité d'experts - les économistes Pierre Fortin, Robert Gagné, Claude Montmarquette et Luc Godbout -, mandaté par le ministre des Finances, Raymond Bachand. Ainsi, pour éliminer le déficit prévu de 11,2 milliards de dollars en 2013-2014, ce comité suggère des hausses de revenus de 5,6 milliards et des compressions budgétaires de 5,6 milliards.Reste à voir si le gouvernement Charest appliquera cette formule déjà attaquée par la CSN, qui déplore que les Québécois devront ainsi payer des taxes et des tarifs plus élevés pour recevoir des services réduits.

8 %

C'est le taux d'imposition des revenus des PME au Québec en 2009, le plus élevé du Canada. En Ontario, notre principal partenaire économique au Canada, ce taux n'est que de 5,5 %, selon la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI). Bien entendu, cet impôt n'est pas le seul facteur qui détermine la compétitivité des PME québécoises : la taxe sur la masse salariale et la réglementation sont à considérer, disent les spécialistes. En revanche, les grandes entreprises québécoises sont moins imposées que leurs homologues de l'Ontario, 11,9 % comparativement à 14 %, selon le l'Institut C.D. Howe.

39,60 $

La valeur de biens et services produits, en dollars américains, par heure travaillée au Québec en 2008, selon le ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation. Productifs, les Québécois ? Certainement pas par rapport à nos principaux partenaires économiques. L'Ontario (41,80 $ US), le Canada (44,80 $ US) et les États-Unis (50,70 $ US) nous devancent. Le sous-investissement des entreprises québécoises en matière d'investissement dans les technologies de l'information et des télécommunications ainsi que pour les machines et le matériel n'est pas étranger à ce phénomène. Et notre côté latin ? Oubliez cela, les Français sont plus productifs par heure travaillée que les Américains.

9,2

Millions d'habitants au Québec en 2056. Déclin démographique ? L'Institut de la statistique du Québec (ISQ) estime que la population québécoise pourrait croître de 20 % par rapport à la population actuelle. Ces perspectives de l'ISQ diffèrent du dernier scénario publié en 2003, qui prévoyait plutôt un déclin de la population à compter de 2031. Qu'est-ce qui a changé ? Deux tendances favorables : un taux de fécondité plus élevé (1,7 enfant par femme) et une immigration internationale plus soutenue. Si le déclin démographique n'est plus un enjeu, le vieillissement de la population, lui, est toujours d'actualité en raison de l'impact qu'il aura sur les dépenses en santé et services sociaux qui représentent déjà 41 % du budget du Québec.Les personnes de 65 ans et plus (15 % de la population du Québec) devraient représenter 26 % du bilan démographique en 2031, et ce pourcentage pourrait atteindre 28 % en 2056.

600 M$

C'est la somme dont les universités du Québec auraient besoin chaque année pour répondre à l'ensemble de leurs besoins. Selon un rapport publié par le Cirano, le sous-financement des universités québécoises progresse à la vitesse grand V. Alors qu'il était de 375 milions de dollars en 2002, le sous-financement pourrait se rapprocher de 600 millions en 2010. Selon des données de l'ancien recteur de l'Université de Montréal - et coauteur du rapport -, Robert Lacroix, les universités québécoises ont reçu en moyenne annuellement 2 483 $ de moins par étudiant à temps plein que les autres universités canadiennes de 2001 à 2008. Pourtant, le gouvernement du Québec subventionne davantage son réseau universitaire que les autres provinces canadiennes. Le manque à gagner se trouve dans les poches des étudiants Québécois, qui versent 3 350 $ de moins par an que leurs camarades des autres établissements universitaires du pays.

91 726

Nombre de travailleurs qui travaillent en environnement au Québec, selon Statistique Canada. Le Québec se classe au deuxième rang des provinces canadiennes avec 17,3 % personnes qui oeuvrent dans ce secteur au Canada, à égalité avec la Colombie-Britannique. L'Ontario obtient la part du lion, qui occupent 42,5 % des travailleurs avec plus de 225 000 emplois. Même si le Québec a pris un virage vert marqué, celui-ci traîne par rapport à celui des autres provinces lorsqu'on tient compte de l'ensemble des emplois. Tandis que le pourcentage d'employés en environnement atteint 3,2 % en moyenne au Canada, il n'est que de 2,4 % ici, ce qui place le Québec en queue de peloton, tout juste devant le Manitoba et la Saskatchewan. La Colombie-Britannique détient la première place avec un pourcentage d'employés en environnement de 4,3 %.

58,5

Nombre d'entreprises et d'établissements par 1 000 habitants au Québec en juin 2009, selon la compilation d'Industrie Canada effectuée en janvier à partir du Registre des entreprises. Cet indice de présence entrepreneuriale au Québec est inférieur à l'indice canadien de 68,1 entreprises par 1 000 habitants, et dépasse de peu ceux de la Nouvelle-Écosse (56) et du Nouveau-Brunswick (55,1). C'est l'Alberta qui domine en matière de présence entrepreneuriale au Canada, comptant 89,2 entreprises par 1 000 habitants. Les données les plus récentes d'Industrie Canada confirment l'écart entre le Québec et le reste du Canada en matière de développement entrepreneurial. Le Québec n'est pas en mode rattrapage à brève échéance : seulement 3,7 % des Québécois de 18 à 35 ans possèdent leur entreprise par rapport à 8,6 % des jeunes dans le reste du Canada et seulement 11,5 % des jeunes d'ici souhaitent posséder leur propre entreprise par rapport à 13,5 % des jeunes canadiens.

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