Vous n'innovez pas assez. Vous restez la plupart du temps dans votre zone de confort. En agissant ainsi, vous menacez peut-être la survie même de votre entreprise. Voilà le message que le président et chef de la direction de la Banque de développement du Canada (BDC), Jean-René Halde, veut passer aux entrepreneurs et aux dirigeants de sociétés.

"Ce qu'on dit aux entrepreneurs, c'est "prenez du recul et regardez comment l'industrie dans laquelle vous évoluez se transforme. Peut-être avez-vous un bon positionnement... pour le moment"", nous a dit le patron de cette société d'État fédérale, qui offre du financement, du capital- risque et des services de consultation.

Selon lui, une entreprise peut perdre rapidement ses parts de marché et ses clients, par exemple à cause de l'arrivée de rivaux plus concurrentiels.

Le cas de Research In Motion est devenu un cas d'école. Chef de file dans les télécommunications avec son fameux BlackBerry au début des années 2000, l'entreprise de Waterloo, en Ontario, s'est fait depuis gruger ses parts de marché par des concurrents plus innovateurs, principalement Apple et son iPhone.

Un processus continu

Jean-René Halde affirme que l'innovation doit être au coeur de la stratégie des entreprises, peu importe leur secteur d'activité, pour qu'elle puisse rester dans la course. Il plaide aussi pour la constance. "C'est bien d'avoir des gens qui inventent de nouvelles technologies, qui font de l'innovation dite radicale. Mais il faut aussi plus d'innovation progressive, c'est-à-dire des entrepreneurs qui sont constamment en mode innovation : comment puis-je changer mon produit, mon modèle d'affaires ? Comment intégrer la technologie ? Comment améliorer un procédé et sortir de ma zone de confort ?"

"Il ne faut pas que ce soit quelque chose qu'on fasse de temps en temps, lors d'une retraite stratégique, qu'on y pense pendant une demi-heure et qu'on n'en parle plus par la suite !" dit-il.

L'innovation passe notamment par l'adoption des nouvelles technologies de l'information et des télécommunications (TIC). C'est pourquoi la BDC créera bientôt un fonds pour aider les entreprises à les adopter, ce qui leur permettra d'augmenter leur productivité et leur compétitivité. "Les employés dans les entreprises canadiennes sont aussi bons qu'ailleurs dans le monde, dit Jean-René Halde. Mais, s'ils n'ont pas les mêmes outils que leurs concurrents, ils seront moins productifs."