Espoir sur les marchés boursiers, selon François Trahan

Publié le 23/06/2012 à 00:00

Espoir sur les marchés boursiers, selon François Trahan

Publié le 23/06/2012 à 00:00

Une embellie passagère au cours des prochains mois sur les marchés financiers procurera aux investisseurs une occasion attendue de faire fructifier leurs placements. C'est l'avis d'un des meilleurs stratèges des marchés boursiers, François Trahan, qui prenait la parole le 31 mai à l'occasion d'une soirée de débats chez les CFA Québec.

Le pdg de Gestion de Capital Trahan, expert des tendances macroéconomiques, prévoit une remontée de l'indice S&P 500 autour des 1 500 points cet automne. Cette hausse de plus de 10 %, par rapport à la fin de mai, ferait voguer le marché vers son plus haut niveau en 18 mois. «Ça ne va pas durer bien longtemps, mais je crois que c'est une très bonne occasion», a dit François Trahan.

Le spécialiste des tendances macroéconomiques a comparé la situation actuelle des États-Unis à celle du Japon dans les années 1990. La croissance économique américaine, de 1980 à 1999, n'était pas normale à 3,6 %, a commenté le financier, en ce sens qu'elle subit alors des influences majeures : déclin des taux d'intérêt et baisse des prix des biens de consommation, en plus de politiques fiscales avantageuses. Dans les années 2000, l'inflation augmente, ce qui ne dérange pas trop l'économie, car les conditions de crédit sont généreuses. L'ère de l'incertitude commence en 2008, quand aucune des influences n'arrive plus à stimuler l'économie, qui devient stagnante.

De 1980 à 2000, la hausse annualisée des marchés boursiers états-uniens a été de 17,9 % et, depuis onze ans, elle est nulle (malgré les soubresauts).

Un effet similaire s'est produit au Japon, mais sur des périodes différentes, à partir des années 1970. Une fois que le taux directeur de la Banque du Japon a touché le zéro, l'inflation est devenue le principal moteur d'une économie fondée sur la consommation (60 % du PIB), et c'est elle qui a affaibli les rendements boursiers, estime M. Trahan.

Les politiques monétaires étaient le moteur de l'économie jusqu'en 2008 aux États-Unis, note-t-il. Depuis, c'est l'inflation. Celle-ci tire vers le haut les principaux indicateurs économiques.

Maintenant, si les investisseurs entretiennent un sentiment d'incertitude aussi marqué actuellement que lors du creux d'octobre 2011, c'est, selon François Trahan, parce que l'influence des forces macroéconomiques est plus lourde que jamais. Sous la barre des 70 % en 2003, elle est aujourd'hui de 90 %.

«Prévoir les tendances macroéconomiques dans un monde volatil est devenu très difficile, car il y a très peu d'interventions sur les politiques économiques qui peuvent stimuler la demande par rapport à il y a 30 ans», analyse le financier.

Pour ajouter à l'incertitude, de moins en moins d'entreprises fournissent des résultats financiers cibles (voir graphique à droite).

Malgré ces facteurs, François Trahan a plusieurs arguments pour contrer la thèse d'un marché pessimiste au cours des prochains mois. Jusqu'en 2008, les corrections boursières étaient de 3 à 5 %, elles sont désormais de 10 à 20 %, ce qui serait la nouvelle norme. À son avis, les États-Unis plus que l'Europe ont tiré les marchés vers le bas ces derniers mois. Ainsi, une amélioration aux États-Unis rallierait selon lui la plupart des marchés. Il remarque à ce sujet que la corrélation entre le DAX en Allemagne et le S&P 500 aux États-Unis est très importante, beaucoup plus que celle des marchés allemand et grec, par exemple.

Son analyse des valeurs de début de cycle des 18 derniers mois lui laisse entrevoir que la fin de la correction des marchés est imminente et que les valeurs boursières progresseront bientôt, d'autant que les principaux indicateurs économiques, également en hausse, donneront un élan aux marchés.

La force du dollar américain, qui abaisse le prix des importations, aide à réduire les pressions inflationnistes. Et cela, selon François Trahan, stimule le pouvoir d'achat des Américains.

À la une

Compétitivité: Biden pourrait aider nos entreprises

26/04/2024 | François Normand

ANALYSE. S'il est réélu, Biden veut porter le taux d'impôt des sociétés de 21 à 28%, alors qu'il est de 15% au Canada.

Et si les Américains changeaient d’avis?

26/04/2024 | John Plassard

EXPERT INVITÉ. Environ 4 électeurs sur 10 âgés de 18 à 34 ans déclarent qu’ils pourraient changer leur vote.

L’inflation rebondit en mars aux États-Unis

Mis à jour le 26/04/2024 | AFP

L’inflation est repartie à la hausse en mars aux États-Unis, à 2,7% sur un an contre 2,5% en février.