Canada-Europe : des enjeux capitaux

Publié le 22/10/2011 à 00:00

Canada-Europe : des enjeux capitaux

Publié le 22/10/2011 à 00:00

Par François Normand

Depuis 2009, le Canada et l'Union européenne négocient un accord économique et commercial global (AÉCG) pour faciliter les échanges et l'investissement. Négociateur en chef du Québec, l'ex-premier ministre Pierre-Marc Johnson doit défendre les intérêts québécois.

«Une négociation internationale est toujours ardue, même au sein des pays, dit-il. D'un point de vue canadien, le plus difficile est de garder un équilibre entre les intérêts de chaque région du pays. Malgré tout, après seulement 27 mois, il est possible qu'une entente soit conclue d'ici la fin de 2011 ou au début de 2012.»

Pierre-Marc Johnson nous explique les enjeux les plus chauds de cette négociation.

1. L'investissement

«Pour se développer, le Québec a besoin de capitaux étrangers. L'étendue de notre territoire, les infrastructures à construire et les coûts d'exploitation font en sorte qu'il est impossible de développer notre économie avec des capitaux uniquement québécois. C'est pourquoi l'investissement est un enjeu majeur pour nous dans cette négociation : nous devons absolument rééquilibrer les flux d'investissements.

«Il est anormal que le Canada, un pays de 34 millions d'habitants, ait des investissements cumulatifs de 140 milliards de dollars (G $) dans les 27 pays de l'UE, alors que ceux des Européens en sol canadien ne sont que de 160 G $ !

2. L'accès aux marchés

«L'accès au marché de 500 millions de consommateurs de l'UE est aussi un enjeu clé, alors qu'il y a un essoufflement dans nos relations commerciales avec les États-Unis.

«En 2000, les exportations du Québec représentaient 63 G $ comparativement à 40 G $ en 2010. C'est un recul majeur.

3. La culture

«J'ai aussi le mandat de défendre la notion d'exception culturelle. Nous souhaitons mettre à l'abri le monde de la culture et de la production culturelle des considérations commerciales. Nous croyons que la culture doit plutôt faire l'objet d'une entente de coopération et non d'une entente commerciale.

4. L'énergie

«Dans l'énergie, nous défendons trois grandes filières : le nucléaire en Ontario, la production pétrolière en Alberta et à Terre-Neuve, l'hydroélectricité au Québec, au Manitoba et en Colombie-Britannique.

5. Les attentes des Européens

«De leur côté, les Européens veulent un accès à nos marchés publics. Ils souhaitent aussi protéger les appellations géographiques pour les vins, les charcuteries et les fromages. C'est de bonne guerre, car le Québec cherche aussi à protéger des acquis. Par exemple, nous voulons préserver le système de la gestion de l'offre [NDLR : les producteurs de lait, de volailles et d'oeufs du Québec ajustent leur production pour répondre à la demande, ce qui restreint la concurrence étrangère].»

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