PyroGenesis: le vert pour se faire connaitre

Publié le 21/06/2021 à 16:45

PyroGenesis: le vert pour se faire connaitre

Publié le 21/06/2021 à 16:45

Par Emmanuel Martinez
Peter Pascali

«Nous voulons créer une dynastie», dit le président et chef de la direction de PyroGenesis, Peter Pascali. (photo courtoisie)

Longtemps sous le radar, le fabricant de torches à plasma PyroGenesis (PYR) commence à se faire remarquer des investisseurs et elle compte sur son côté vert pour poursuivre sur sa lancée.  

Après des années en deçà de la barre d'un dollar, l’action de l’entreprise montréalaise s’est envolée l’an dernier pour atteindre un sommet de 12,14 $ à la Bourse de Toronto en janvier avant de se replier par la suite.  

Aussi cotées au NASDAQ, elles se négociaient autour de 7,75 $ en début de semaine. Après des pertes ces dernières années, la PME d’environ 75 employés a renoué avec les profits pour l'exercice 2020. 

Ses équipements, qui génèrent des températures extrêmes, ont notamment plu aux autorités américaines. On les trouve sur des porte-avions de la Marine américaine, afin de transformer les déchets en gaz. 

«La Marine est un client perspicace qui exige des standards très élevés de qualité et d’expertise, explique le président et chef de la direction, Peter Pascali, en entrevue avec Les Affaires. Lorsque les Québécois réalisent que notre technologie est faite ici depuis plus de 20 ans, ils sont vraiment surpris.» 

Miser sur le vert 

La société ne s’appuie pas seulement sur l’efficacité de ses équipements pour décrocher de nouveaux contrats, mais aussi sur le mouvement planétaire de réduction des gaz à effet de serre (GES). 

«Nous nous positionnons comme une entreprise qui réduit les GES», déclare celui qui détient environ la moitié des actions de PyroGenesis. 

Pour le bouletage du minerai de fer, il espère convaincre les sidérurgies d’abandonner le diesel pour les brûleurs, afin de les remplacer par des torches à plasma, moins polluantes. 

«Nous avons un brevet. La fournaise n’a besoin que d’ajustements pour faire le changement, souligne Peter Pascali. C’est un marché potentiel mondial de dix milliards de dollars. Et nous sommes les seuls à le faire. C’est vraiment gros pour le Québec.» 

«C’est facile à installer, ajoute-t-il. Les aciéries pourraient le faire elles-mêmes, car elles ont une grande expertise en ingénierie. On n’aurait qu’à leur envoyer le matériel avec des instructions et elles feraient elles-mêmes l’installation. On pourrait facilement faire de grosses commandes.»

Il note que sa technologie pourrait également servir dans l’industrie du ciment, du verre et du plastique. Le dirigeant mentionne que la plupart de ses gammes de produits ne dépendent pas d’incitations gouvernementales, comme des crédits d’impôt ou des subventions environnementales, pour être viables. 

PyroGenesis travaille aussi avec les alumineries pour revaloriser des crasses d’aluminium. Elle a d’ailleurs annoncé le 7 juin dernier une lettre d’intention pour la vente de trois systèmes de récupération de résidus à un client existant. S’il va de l’avant, ce contrat vaudra de 10 à 15 millions de dollars (M$). 

Diversification 

Créée dans les années 1990, la PME a également diversifié ses activités. Elle collabore avec HPQ Silicon Resources, dont elle est actionnaire, pour transformer du quartz en silice sublimée à l'aide d'un réacteur à plasma, afin de réduire les déchets dangereux et les émissions de GES. Le silicium se retrouve notamment dans la fabrication de panneaux solaires et de batteries électriques. 

Elle fournit aussi des poudres métalliques atomisées par plasma qui peuvent servir pour l’impression 3D, ainsi que dans des domaines comme l'aérospatiale et le biomédical. 

PyroGenesis fera aussi son entrée dans le gaz renouvelable avec l’achat de la PME montréalaise AirScience Technologies (AST) pour 4,8 M$. AST fabrique des systèmes pour récupérer le biométhane, engendré par des déchets organiques dans des dépotoirs et des fermes. «Ce gaz est transformé en électricité ou en chaleur, mais AST développe un procédé pour faire de l’hydrogène, qui a une plus grande valeur», fait valoir Peter Pascali. 

Il précise qu’avec un carnet de commandes qui a triplé durant les derniers trimestres, une dette minime et des liquidités d’environ 25 M$, PyroGenesis a les atouts pour se démarquer. «Nous voulons créer une dynastie», dit avec enthousiasme celui qui est à la tête de l’entreprise depuis près d’une trentaine d’années. 

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