Un leader communicateur

Publié le 17/06/2010 à 17:26, mis à jour le 14/01/2011 à 13:58

Un leader communicateur

Publié le 17/06/2010 à 17:26, mis à jour le 14/01/2011 à 13:58

Éric Chouinard, PDG de iWeb, vient d'être nommé au prestigieux classement des Canada's Top 40 under 40.

Ce concours, organisé par la Société Caldwell Internationale, souligne les réalisations de jeunes leaders canadiens. L'entrepreneur est l'un des neuf Québécois sélectionnés parmi plus de 1200 candidats.

Âgé de 39 ans, M. Chouinard a cofondé iWeb en 1996. Depuis, le fournisseur de services d'hébergement Internet et d'infrastructures TI a connu une forte croissance et compte maintenant plus de 22 000 clients dans près de 145 pays.

Le PDG donne des conférences sur la persévérance scolaire dans les écoles du Québec et sera conférencier à la nouvelle École d'entrepreneurship de Beauce. 

Lesaffaires.com - Le comité consultatif du Top 40 under 40 vous a sélectionné selon cinq critères clés : la vision et le leadership, l'innovation et l'accomplissement, l'impact, la contribution et l'implication communautaire; et la stratégie de croissance. Quelle est votre définition d'un bon leader?

Éric Chouinard - Un leader, c'est quelqu'un qui est capable d'exprimer facilement comment il voit les choses et comment atteindre sa vision, et quelqu'un en qui on a confiance. J'ai récemment trouvé la définition du mot communicateur dans le dictionnaire, et elle me convient parfaitement. «Un communicateur est une personne qui communique efficacement et qui sait imposer son image ou son message». Pour moi, c'est ça un leader. C'est quelqu'un qui est capable d'expliquer d'une façon très démocratique quelque chose de très complexe et de le rendre à sa plus simple expression. Après ça, les gens adhèrent et ont envie de le suivre coûte que coûte et de se défoncer pour arriver à la vision. 

La.com - Vous avez aujourd'hui près de 200 employés. Comment communiquez-vous votre vision et vous assurez-vous d'avoir des équipes gagnantes?

EC - Ça semble peut-être cliché, mais il faut écrire sa vision, la mettre sur papier, la structurer, et ensuite, on écrit la mission. Je dis tout le temps à mes gens : «la vision c'est où on se voit dans le futur et la mission, c'est comment on fait pour s'y rendre». Ensuite, il y a une liste de valeurs qui vient conditionner les comportements des gens pour fonctionner dans ce système. Et c'est ce que j'ai fait.

Il y a deux ans, j'ai réécrit la vision, la mission et les valeurs de la compagnie avec mes équipes, les premières personnes qui m'accompagnaient au début de la compagnie. Pour ce faire, j'ai consulté les quelque 120 employés de l'époque et je leur ai posé trois questions: comment ont-ils connu iWeb? Comment voient-ils notre industrie dans trois ans? Et comment pourraient-ils contribuer à atteindre comment ils voient l'industrie dans trois ans? J'ai collecté toutes les données et je suis revenu un an plus tard avec un plan d'une page. J'ai rencontré tout le monde et je leur ai dit : «suite aux les données que vous m'avez données, voici le plan et voici en une page où la compagnie se voit dans trois à cinq ans; et où on se voit dans un an; et où on se voit dans trois mois... et voici ce qu'on doit faire toutes les semaines pour y arriver.»

C'est très mobilisateur. Ce que je veux ultimement, c'est que tout le monde comprenne ce qu'il doit faire pour qu'on atteigne cette vision, peu importe si on est réceptionniste ou agent aux comptes à recevoir ou au service à la clientèle... ou président! 

La.com - Vous avez plus de 22 000 clients provenant de 145 pays. Comment arrivez-vous à bien servir vos clients malgré leurs différences culturelles?

EC - Chez iWeb, on a près d'une vingtaine de nationalités. C'est pas mal les Nations unies! On parle français, anglais, espagnol... Ce qu'on essaie de faire, c'est de jumeler les bons employés avec les clients. Si on a un client de la France, on va s'arranger pour qu'il soit en contact avec un directeur de comptes qui ait le même bagage... On va même jusqu'à chercher le bon accent. Si on a un client du Mexique, on va trouver un employé qui parle espagnol, mais avec l'accent du Mexique. Un américain, un accent américain et ainsi de suite. On ne peut pas toujours, mais on essaie le plus possible. 

La.com - Avez-vous une habitude, une petite routine qui vous permet d'optimiser votre productivité?

EC - J'ouvre les yeux vers 4 heures du matin. Au lieu d'essayer de me rendormir, j'ai décidé de venir au bureau pour lire. Je lis beaucoup de livres sur le développement personnel, sur les religions, sur des gens qui ont marqué leur époque à leur façon.

J'arrive au bureau vers 5 heures du matin et je lis pendant environ deux heures. Mais avant de commencer à lire, je regarde toujours la nature autour de moi. Je remercie la vie d'avoir la chance que j'ai, d'avoir une bonne santé et de bonnes personnes autour de moi... On pourrait dire que c'est une période de méditation de 15-20 minutes et après cela, je lis. Et vers de 7h30-8h, les gens commencent à arriver. Je regarde un peu mes courriels. Je regarde juste mes courriels le matin, après je suis en réunion ou au téléphone pour le restant de la journée. Puis je regarde mes courriels une dernière fois avant avant de partir pour la maison.

La.com - Vous avez récemment complété le programme d'entrepreneuriat de la renommée MIT. Pourquoi compléter un tel programme à ce stade-ci de votre carrière?

EC - J'ai été invité à ce programme et j'ai trouvé que le timing était parfait. La compagnie exerce ses activités à travers le monde, alors j'ai pu valider si on a vraiment bien ciblé notre marché, si on a une bonne équipe de développement de produits, etc. Et aussi les ressources humaines. J'ai appris beaucoup de choses. Aussi, j'ai un merveilleux réseau de contacts maintenant avec les gens de la Fondation de l'entrepreneurship et du MIT.

Vous savez, quand une entreprise évolue rapidement, on se pose toujours la question : «est-ce que c'est toujours moi la bonne personne?» Le programme m'a aidé à cheminer pour être capable de gérer le type d'entreprise qu'est devenu iWeb.

La.com - Quel a été le meilleur conseil que vous avez reçu au cours de votre carrière?

EC - De toujours être vrai et de ne pas «jouer de game». De reconnaître ses forces et ses faiblesses. D'exploiter au maximum ses forces et de compenser ses faiblesses par d'autres gens pour qui c'est la force.

La.com - Quel est le message que vous aimeriez lancer aux jeunes leaders?

EC - De ne rien faire uniquement pour le statut, le prestige ou pour l'argent... mais pour qu'ils s'accomplissent et qu'ils soient fiers de ce qu'ils peuvent réaliser à chaque étape de leur carrière.

Au départ, je ne voulais pas être entrepreneur parce que j'étais anxieux et je voulais avoir un bon salaire. Finalement, c'est complètement l'inverse qui s'est produit! J'avais un salaire sous le seuil de la pauvreté quand j'ai commencé et je n'avais pas vraiment de position dans l'entreprise. Et ça s'est transformé avec le temps, mais parce que j'étais vraiment passionné et, sans le savoir, vraiment dans mon élément. J'étais vraiment heureux. Mais cela représente beaucoup de travail et beaucoup d'humilité. Il ne faut pas avoir un gros ego! Il faut être capable de .

 

 

 

 

À la une

Les profits d’Alphabet bondissent

25/04/2024 | AFP

La maison mère de Google a été portée par la publicité, le cloud et l’IA.

Microsoft fait mieux que prévu au premier trimestre

25/04/2024 | AFP

Dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de la Bourse, l’action Microsoft gagnait près de 5%.

Les prévisions d’Intel déçoivent

25/04/2024 | AFP

Les prévisions pour la période en cours ont hérissé le marché.