«Où vous voyez-vous dans 5 ans?»

Publié le 26/10/2023 à 07:30

«Où vous voyez-vous dans 5 ans?»

Publié le 26/10/2023 à 07:30

Par Olivier Schmouker

Une interrogation professionnelle qui peut déclencher de nombreux doutes existentiels... (Photo: Icons8 Team pour Unsplash)

MAUDITE JOB! est une rubrique où Olivier Schmouker répond à vos interrogations les plus croustillantes [et les plus pertinentes] sur le monde de l’entreprise moderne… et, bien sûr, de ses travers. Un rendez-vous à lire les mardis et les jeudisVous avez envie de participer? Envoyez-nous votre question à mauditejob@groupecontex.ca

Q. – «Je postule à une nouvelle job qui m’intéresse beaucoup, et ma meilleure chum m’a conseillée de bien préparer les questions qui reviennent tout le temps en entretien. Il y a en a une sur laquelle je coince: “Où vous voyez-vous dans 5 ans?” Car la job en question me plaît tellement que je m’y verrais bien encore dans 5 ans, mais j’ai peur de dire ça et de passer pour quelqu’un qui n’a pas assez d’ambition…» – Lynn

R. – Chère Lynn, vous avez bien raison de vous préparer à votre entretien d’embauche. J’en veux pour preuve ce qu’en dit Claude d’Estais, l’auteure française du livre «S’entraîner à l’entretien de recrutement… même à la dernière minute!»: «Il est impératif de se préparer à l’entretien d’embauche avec le plus de soin possible, note-t-elle. Car plus vous serez préparé, plus vous serez à l’aise durant la discussion».

De fait, même si les questions préparées ne vous sont pas posées, cela vous entraîne à donner des réponses pertinentes, à improviser durant l’entretien. «C’est un peu comme si vous exerciez un muscle avant un effort physique intense, cela vous aidera à bien réagir, le moment venu», indique l’experte en trajectoire de carrière. Bien se préparer, c’est se donner la possibilité de formuler une réponse argumentée, voire percutante. C’est maximiser ses chances de réussite.

Maintenant, comment bien répondre à la question qui vous tarabuste sans passer pour quelqu’un qui n’a pas assez d’ambition? La clé, c’est de vous montrer le plus honnête possible, selon Claude d’Estais.

Vous souhaitez être au même poste, eh bien, dites-le. Mais ne vous contentez pas de juste dire ça. Indiquez pourquoi ce poste peut vous permettre de vous épanouir sur le plan personnel au cours des prochaines années. Par exemple, énumérez les talents que vous avez et qui sont importants pour ce poste, puis comment vous envisagez les développer durant les années à venir. Autre exemple: si tel est bien le cas, soulignez que vous êtes prête à assumer davantage de responsabilités, une fois bien en poste, ou encore à prendre en main des dossiers plus importants, une fois que vous aurez assez d’expérience à ce poste. Car cela montrera au recruteur que vous voyez une évolution positive à ce même poste.

La question classique «Où vous voyez-vous dans 5 ans?» n’attend pas une réponse témoignant d’une ambition carriériste. La réponse attendue n’est pas «Je serai gestionnaire» ou «Je prendrai la tête du service», d’autant plus que cela peut envoyer le message que vous voyez le poste en jeu comme un simple tremplin professionnel, un passage contraint et forcé que vous comptez écourter autant que faire se pourra.

Non, il convient plutôt d’envoyer le message selon lequel vous allez vous plaire à ce poste et vous y développer harmonieusement, pour votre plus grand bien et pour celui de l’organisation. Si vous trouvez les mots justes pour indiquer tout cela, le tour sera joué! Ce qui peut se faire en trois temps, selon Claude d’Estais:

1. Faites référence aux expériences antérieures qui convergent vers le poste pour lequel vous postulez.

2. Parlez avec authenticité de l’intérêt que vous avez pour le poste et pour l’organisation, en soulignant combien il vous sera facile de vous y épanouir et grandir.

3. Évoquez vos qualités personnelles qui peuvent se révéler bénéfiques pour les tâches à assumer, mais aussi pour l’équipe avec laquelle vous allez travailler au quotidien.

«Vos aspirations peuvent être simples, résume l’auteure. L’essentiel est de vous projeter au sein de l’organisation.»

Voilà, Lynn. Je vous souhaite le meilleur pour votre prochain entretien.

En passant, il est dit dans le «Livre d’Isaïe» de la Bible: «Pour voir le futur, il faut regarder derrière soi».

 

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