C'est ce qui a été débattu lors de la réunion annuelle de l'Academy of Management en Californie où Art Kleiner, éditeur du magazine américain strategy+business, a rencontré plusieurs experts pour discuter de l'évolution des idées innovatrices en management.
Y a-t-il un cycle de vie pour les idées audacieuses en management ?
Il faut d'abord déterminer quelles idées apportent une valeur ajoutée à l'entreprise pour la juger innovatrice, explique Phil Rosenzweig, auteur et professeur à l'Institut international du développement en management à Lausanne, Suisse. La réponse n'est pas simple, ajoute le professeur.
Selon les expériences d'Edith Seashore, ancienne président du National Training Laboratory, ce sont les gens qui développent les idées qui font toute la différence. Ces individus ont des qualités exceptionnelles en leadership et ont une différente perception des choses.
Steven Wheeler, cofondateur de Booz & Company et actuellement chercheur à l'Université de la Caroline du Sud, croit qu'il y a très peu de nouvelles idées sur le « marché ». Selon lui, ce sont plutôt des idées qui sont retravaillées et relancées avec quelques ajouts. Parmi ces idées dites « innovatrices », on observe un modèle qui se répète continuellement.
Charles Seashore, président du programme de doctorat en développement humain et organisationnel à l'Université Fielding, abonde dans le même sens. Il y a un cycle dans le cycle, dit-il. Plusieurs vagues d'idées innovatrices ont été observées dans l'histoire, mais un modèle se répète toujours, indique-t-il.
Reconnaître une bonne idée d'une mauvaise
Pour discerner une bonne idée d'une mauvaise, il faut observer attentivement, explique P.V. Kanna, président fondateur de 24//7 customer. L'idée doit être testée pour qu'elle puisse être évaluée à sa juste valeur.
L'entreprise doit aussi savoir quel niveau de performance elle veut atteindre et comment elle mesure cette performance, croit M. Rosenzweig. Les idées peuvent ensuite être jugées bonnes ou mauvaises. Parfois, renchérit M. Wheeler, ce n'est qu'à long terme que l'on peut mesurer le niveau de performance d'une idée. C'est donc pour cela qu'il faut créer un environnement de travail où les employés aiment travailler; les idées viennent plus facilement.
Pour développer de vraies bonnes idées, avance Charles Seashore, il faut en suggérer plusieurs et éliminer les moins bonnes. Mais pour pouvoir générer beaucoup d'idées, la culture de l'entreprise doit respecter la diversité. C'est la clé pour avoir des idées innovatrices qui sortent des sentiers battus, conclut-il.
Lisez l'entrevue « The Life Cycle of Great Business Ideas » (en anglais)
