Maurice Forget, ami des arts et de l'architecture


Édition du 12 Avril 2014

Maurice Forget, ami des arts et de l'architecture


Édition du 12 Avril 2014

Par Benoîte Labrosse

Une rencontre décisive

Maurice Forget cultive son goût pour les arts «depuis le berceau». Son père a déjà travaillé comme administrateur pour l'UNESCO à Paris et s'est impliqué de diverses manières auprès de l'Orchestre symphonique de Montréal et des Grands Ballets Canadiens. Sa famille exposait «de vrais tableaux à l'huile» à la maison. Mais c'est surtout vers la fin de son adolescence, alors qu'il fréquente le Collège Saint-Laurent, que Maurice Forget s'initie aux arts grâce à la galerie Nova et Vetera, fondée par le père Gérard Lavallée, et devenue depuis le Musée des maîtres et artisans du Québec.

C'est là qu'il rencontre Molinari pour la première fois, au milieu des années 1960, à titre de responsable des affiches d'exposition. «J'avais proposé que, sur celle de son exposition, il y ait des motifs de diamants, pour rappeler les meubles à pointes. Guido est venu à l'atelier, il a trouvé que c'était une bonne idée, et a commencé à faire des oeuvres diamantées», dont Triangulaire ocre-jaune et Triangulaire vert-rouge en 1974.

Après des études à la Faculté de droit de l'Université McGill, le jeune avocat entre au cabinet Martineau Walker en 1970, où il se spécialise en restructurations d'entreprises et en valeurs mobilières. En 1983, à la faveur d'un réaménagement du bureau, il crée la Collection Fasken Martineau : plus de 400 oeuvres d'art d'époques variées, disséminées sur huit étages, dont la valeur marchande atteint «plusieurs millions».

«C'était une dictature !» se souvient-il en souriant. «Je choisissais chaque oeuvre seul. Le budget, qui n'a jamais dépassé 25 000 $ par an, était la seule contrainte.» Dans cette quête, il a tout de même pu bénéficier de l'expertise d'autres collectionneurs passionnés de chez Pratt & Whitney, Power Corporation et la Banque Nationale, grâce à l'Association des collections d'entreprises (ACE), qu'il a cofondée dans les années 1980 avec Louis Pelletier, conservateur de la Collection Loto-Québec. L'ACE, dont il a été président jusqu'en 2005, compte aujourd'hui une vingtaine de membres.

Parallèlement, il enrichit sa collection personnelle, une démarche «presque pédagogique» qui vise à faire un recensement de l'art au Québec de 1950 à 1990, «avec un accent sur les années 1950, 1960 et 1970». En 1995, il fait don de ses 400 tableaux, estampes et photos au Musée d'art de Joliette, dont il préside alors le conseil d'administration. Il préfère ne pas révéler la valeur de ce don considérable.

Depuis 1995, il a offert 50 oeuvres supplémentaires au Musée. Aujourd'hui, sa collection compte environ 200 pièces - surtout des tableaux - qui atterriront également à Joliette à son décès. «Nous avons tous l'obligation de contribuer à notre vitalité culturelle, conclut-il. Dans ma vie, j'ai donné beaucoup plus de temps que d'argent, sauf que j'ai donné assez d'argent pour ne pas être riche. Si j'ai eu le potentiel de l'être, je l'ai perdu !»

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