Maurice Forget, ami des arts et de l'architecture


Édition du 12 Avril 2014

Maurice Forget, ami des arts et de l'architecture


Édition du 12 Avril 2014

Par Benoîte Labrosse

Les quelque 35 ans de philanthropie culturelle de Maurice Forget se résument à deux choses : une passion sans borne pour les arts et l'incapacité à dire non à une demande formulée gentiment.

À preuve, quand l'avocat-conseil et ancien président de Fasken Martineau DuMoulin a été nommé Personnalité Arts-Affaires par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et le Conseil des arts de Montréal en 2009, sa candidature était appuyée par 23 organismes, dont les Grands Ballets Canadiens, Pointe-à-Callière, Les Impatients, Metropolis Bleu et la Fondation Guido Molinari.

Dans ce dernier cas, refuser de s'engager aurait été impensable. C'est Molinari en personne, un ami de longue date, qui lui a demandé d'être fiduciaire de sa fondation lorsqu'il s'est su mourant. «Je connaissais Guido depuis les années 1960, et je l'avais aidé quelquefois à titre d'avocat pour des oeuvres de sa collection personnelle», mentionne celui qui a agi comme conseiller juridique bénévole pour plusieurs organismes culturels. Depuis le décès du peintre minimaliste en 2004, neuf de ses proches perpétuent sa mémoire tout en documentant l'art québécois postérieur aux années 1950 et en aidant de jeunes artistes.

En plus d'une somme de 35 000 $ et de sa collection personnelle d'oeuvres - utilisée comme capital de lancement -, Molinari leur a légué l'ancienne banque, située dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, dont il avait fait son atelier. La Fondation, que Maurice Forget préside depuis 2011, a déjà investi entre 500 000 et 750 000 $ dans la restauration de l'édifice de la rue Sainte-Catherine Est. L'organisme possède des actifs de «plusieurs millions de dollars», qui comprennent 600 tableaux de l'artiste - chacun valant de 25 000 $ à des centaines de milliers de dollars -, 800 dessins et des milliers d'estampes.

Sauvegarde du patrimoine architectural

«C'est un très beau bâtiment qui perpétue une époque où Hochelaga et Maisonneuve étaient des municipalités d'une grande vitalité et où les banques construisaient de véritables monuments», rappelle l'ancien président d'Héritage Montréal, très engagé dans la sauvegarde du patrimoine bâti, entre autres le Horse Palace et la Fonderie Darling. Il a également présidé aux destinées du Conseil des arts de Montréal, de 1999 à 2006, dans l'ancienne École des beaux-arts.

Si certaines de ses activités ne nécessitent qu'une réunion trimestrielle, son engagement auprès de la Fondation Molinari est quasi quotidien. «En tant que permanent bénévole, je discute avec le directeur et son adjointe d'une foule de dossiers concernant la gestion de la Fondation, dont l'administration, la comptabilité, la préparation d'expositions et les relations avec les institutions muséales, résume-t-il. Comme la Fondation vise à être perpétuelle, on se donne un horizon de développement très long, mais on doit commencer rapidement, parce qu'il y a beaucoup de choses à faire.»

Pourquoi s'y consacrer autant ? «Ça me procure une joie intense de mettre sur pied quelque chose d'entièrement nouveau, résume l'avocat émérite. C'est une convergence de trois de mes plus grandes amours : les arts visuels, le patrimoine bâti et l'écrit.»

La Fondation travaille à développer un important programme de publication d'ouvrages savants sur l'art, par exemple une grande monographie sur Molinari, dont la sortie est prévue pour la fin de 2015. «Quand la Fondation aura acquis une réputation de centre de connaissances, nous pourrons approcher des mécènes privés pour leur offrir de s'associer à notre succès», fait-il valoir.

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