La crise montre à quel point le système financier actuel est injuste, car si elle est née aux Etats-Unis ce sont les pays dits périphériques qui en portent le fardeau le plus lourd, écrit George Soros dans un article publié aujourd’hui dans le quotidien d'affaires russe Vedomosti.

«Les institutions internationales doivent maintenant relever un défi nouveau : protéger la périphérie de la tempête qui provient du centre, à savoir les Etats-Unis. L'avenir du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale dépend de la manière dont elles viendront à bout de ce problème. Si elles échouent, leur influence disparaîtra», estime le milliardaire américain.

Les ressources dont dispose le FMI - près de 200 milliards de dollars américains - sont «nettement insuffisantes pour être en mesure d’accorder une aide suffisante aux pays périphériques». «La solution la plus simple consiste donc à créer de nouvelles sommes d'argent», avance M. Soros.

Qu’est-ce que les Droits de tirage spéciaux ?

Le mécanisme des Droits de tirage spéciaux est un instrument de réserve international créé en 1969 par le FMI pour compléter les réserves officielles existantes des pays membres. «L'approbation de 85% des membres du FMI est nécessaire pour activer ce mécanisme», indique le président du conseil des directeurs du Soros Fund Management, qui propose d'étendre cette pratique au monde entier.

M. Soros est convaincu que les DTS seraient utiles aux pays périphériques pour appliquer une politique fiscale efficace, pourvu que les pays riches prêtent ou cèdent leur quota de DTS aux pays pauvres.

Des institutions internationales contrôleraient alors l'utilisation de ces ressources. Si le recours aux DTS prenait une vaste ampleur - «disons, 1 000 milliards de dollars américains» - cet acte en apparence désintéressé des pays riches servirait en réalité leurs propres intérêts, en stimulant l'économie mondiale et en appuyant leurs débouchés d'exportation, lit-on dans l'article de M. Soros.

Avec RIA Novosti.